Les Génopoles favorisent la réussite de la recherche génomique française

Publié le 24/03/2003
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Le rapport de l'EMBO sur l'évaluation des Génopoles conforte la position adoptée par la France de créer et de financer des centres pour la recherche génomique, par le biais du programme des Génopoles .« Cela a permis l'installation d'équipements clés pour les technologies de la génomique en France », signalent les auteurs du rapport.

A cette occasion, la ministre de la Recherche s'est dite encouragée « à poursuivre dans cette voie ». Claudie Haigneré a estimé nécessaire de « concentrer l'action et les moyens de la recherche en sciences du vivant, sur des pôles d'excellence, notamment en génomique, qui pourront jouer un rôle visible dans l'espace européen de la recherche » et redynamiser le secteur biotechnologique et pharmaceutique en France.
C'est en 2002 que le ministère de la Recherche a contacté l'EMBO pour effectuer une évaluation du système français des Génopoles. Le programme des Génopoles a été mis sur pied par le gouvernement français en 1999, avec de multiples objectifs stratégiques. Il a été conçu pour stimuler fortement l'intégration des approches de la génomique et de la génomique fonctionnelle au sein de la communauté des chercheurs en France. D'une manière générale, cette démarche a abouti au développement d'une variété de plates-formes qui comprennent des méthodes d'analyse de transcription par puces à ADN, des équipements sophistiqués pour la chimie et l'analyse structurelle des protéines, la production et l'analyse de souris génétiques modifiées, le séquençage de l'ADN et la génétique des maladies. Toutes ces méthodes nécessitent un fort soutien de la bio-informatique. Ces technologies se sont ajoutées aux activités scientifiques existantes en France dans des sites qui étaient déjà reconnus comme étant des centres importants pour la recherche biologique.
Le programme Génopoles ne vise pas seulement à fournir l'appareillage et à améliorer la capacité technique, mais il a également pour but de diffuser les techniques nécessaires aux études génomiques dans toutes les régions de la France. En outre, le programme doit encourager les interactions des communautés scientifiques au niveau local, et établir des liens entre les multiples groupes dans différents endroits de la France. Ces initiatives sont conçues dans le but d'améliorer la qualité scientifique des recherches fondées sur la génomique en France et de stimuler les activités biotechnologiques mesurées en termes de création d'entreprises et d'emplois.
Pour les auteurs du rapport, la création des Génopoles a généré d'importants financements aux niveaux local et régional et a permis à plusieurs laboratoires de s'affirmer comme acteurs puissants de la recherche en génomique. « Nous nous félicitons de l'abandon des anciens modes de financement de la recherche française, puisque le programme a réussi à assurer à quelques centres d'excellence, des sommes importantes - principalement pour les installations et l'équipement - au moment opportun et d'une manière bien ciblée, constatent-ils. Ces centres sont ainsi capables d'être concurrentiels à la fois sur les places européennes et internationales. »

Afin de poursuivre le développement du programme, les auteurs du rapport font toutefois quelques suggestions.
D'une part, les directeurs des Génopoles « doivent jouir de la plus grande flexibilité possible pour dépenser les fonds qui leurs sont alloués, en se soumettant par la suite à une évaluation pour vérifier s'ils ont engagé ces fonds avec discernement, ce qui leur permettra par la suite d'en recevoir d'autres ». D'autre part, il est important selon eux « d'améliorer, dans sa pertinence et son opportunité dans le temps, le recrutement et la formation du personnel technique, avec les qualifications nécessaires pour exploiter les équipements sophistiqués indispensables à des études génomiques à haut débit ». Enfin, notent-ils, « il faut poursuivre les investissements dans les équipements et les fournitures afin de soutenir l'élan initial du programme ». Le budget en baisse de la Recherche le permettra-t-il ?

Stéphanie HASENDAHL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7301