LES INITIATIVES d'aide à l'arrêt du tabac se multiplient. Car les efforts ne doivent pas cesser. La campagne grand public « Tabac : j'arrête avec l'aide de mon médecin ! » menée à la fin de 2007 par Pfizer, avec le Comité de lutte contre les maladies respiratoires, la Fédération française de cardiologie, la Fédération française de pneumologie et la Société française de tabacologie, en est un exemple. La campagne a permis de mettre en avant, bien sûr, les bénéfices médicaux de l'arrêt du tabagisme et, surtout, l'importance des professionnels de santé dans l'aide au sevrage. «Trop souvent encore, les fumeurs culpabilisent, car ils pensent qu'ils manquent de volonté pour arrêter. Le tabagisme n'est pas perçu comme une maladie qui nécessite un accompagnement médical», souligne le Dr Yasmine Jeanpetit (responsable médical Pfizer). Le message délivré par l'INPES (Institut national pour la prévention et l'éducation à la santé), à l'occasion de la dernière Journée mondiale sans tabac , le 31 mai, allait dans le même sens : « Tabac : quand on sait, c'est plus facile d'arrêter ».
Le tabagisme est une affection chronique.
Le tabagisme est une dépendance et non une simple habitude : c'est une affection chronique, et il est difficile de s'en défaire, voilà ce qu'il faut expliquer aux fumeurs. «L'implication des professionnels de santé, notamment des généralistes, est primordiale, a expliqué le Dr Anne Borgne (addictologue, Bondy). Le médecin traitant peut soit prendre en charge lui-même le suivi, soit orienter le patient fumeur vers un praticien tabacologue.»
Dans la grande majorité des cas, le généraliste peut accompagner le fumeur dans sa démarche de sevrage. «Ce n'est pas difficile de prendre en charge un patient en ville. Les fumeurs qui nécessitent l'aide d'un spécialiste ne représentent qu'un faible pourcentage, environ 5%. Ce sont des fumeurs ayant un niveau de dépendance élevé, vivant avec un fumeur, ayant un bas niveau de qualification, un bas niveau socio-économique ou une comorbidité psychiatrique», précise le Dr Borgne. Les échanges entre médecins généralistes et tabacologues s'amplifient. «L'arsenal thérapeutique s'est récemment élargi, avec le Champix. Il n'existe pas de typologie précise de fumeurs pouvant justifier préférentiellement d'une méthode particulière. Après information, le choix de la meilleure méthode sera fait en accord avec le patient.»
Vingt jours d'attente pour une consultation.
Le Réseau Hôpital sans tabac (RHST) a renouvelé, en février-mars 2008, l'enquête conduite au lendemain de la publication du décret du 15 novembre 2006. L'objectif est d'évaluer l'impact des mesures d'accompagnement du décret en comparant la situation des consultations de tabacologie (294 au total).
«Les résultats montrent qu'il n'y a pas eu de saupoudrage des moyens et qu'il y a eu un renforcement des grosses structures. Les consultations de tabacologie se trouvent plutôt dans des établissements de grande taille à l'activité importante et sont surtout rattachées à la pneumologie. Cependant, on peut noter l'isolement des petites structures, le peu de rattachement à l'addictologie et des délais moyens de rendez-vous inchangés de 18 à 20jours. Il y a encore du travail», a conclu le Dr Anne Borgne.
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