De notre correspondante
Le panel de 600 généralistes réuni par l'ORS-PACA à la demande de l'URML il y a près d'un an est toujours opérationnel : pour cette enquête, qui les a mobilisés de 20 à 30 minutes au téléphone, 94 % ont répondu présents. Les autres (considérés comme perdus de vue ou ayant renoncé par manque de disponibilité) ont été facilement remplacés par des médecins présentant les mêmes caractéristiques, afin que le panel reste représentatif.
Le Dr Jean-Claude Gourheux, président récemment réélu à la tête de l'URML, se félicite de l'intérêt porté par le corps médical régional à la vie professionnelle, intérêt soutenu par les retours d'information dont ils bénéficient toujours et par les thèmes d'enquête retenus : ceux-là même que, lors du questionnaire préalable, ils avaient placé en tête de leurs préoccupations, à savoir la prise en charge des patients cancéreux et des handicapés. Le premier thème ayant été traité, c'est cette fois sur leur comportement et leurs difficultés vis-vis de leurs patients handicapés qu'ils ont été interrogés, avant de l'être très prochainement sur la prise en charge de l'obésité.
Si 53 % se déclarent « à l'aise » avec un patient handicapé physique, ils ne sont plus que 39 % à l'être avec les handicapés mentaux. Pourtant, ils se sentent tous très impliqués dans ces prises en charge, au-delà même de l'approche médicale. 90 % des généralistes estiment ou souhaitent apporter un soutien psychologique au patient et à sa famille, jouer un rôle de coordinateur entre divers intervenants.
Mais la tâche semble lourde, tant sur le plan médical (ces patients souffrent souvent de polypathologies) que social. Outre le temps supplémentaire de soins et d'écoute, 63 % disent manquer d'informations sur les aides disponibles et les orientations possibles pour ces patients, alors qu'ils sont généralement leur premier interlocuteur.
Un manque de places
Peu connaissent les associations ou les institutions concernées et ceux qui ont des rapports avec la Cotorep en sont mécontents. 80 % se heurtent de toute façon à un manque de place en institution ou à des délais d'attente trop longs. L'ensemble de la région est effectivement déficitaire en institutions spécialisées, la situation étant particulièrement difficile dans le Var. Ce sont d'ailleurs les médecins du Var qui se déclarent les plus mal à l'aise vis-à-vis de ces patients, en partie parce qu'ils ne savent où les orienter. Quant au maintien à domicile, six médecins sur dix sont confrontés à des problèmes d'aménagement des appartements. A noter d'ailleurs que les deux tiers des cabinets médicaux sont eux-mêmes inaccessibles aux personnes en fauteuil roulant.
En ce qui concerne la prise en charge médicale proprement dite, les réponses au questionnaire montrent que les gestes préventifs sont moins fréquents auprès des patients handicapés qu'en clientèle générale : 20 % des médecins proposent moins souvent le vaccin contre l'hépatite B ou le dépistage du cancer du sein et 25 % ne proposent pas de contraception aux femmes handicapées en mesure de procréer. Un quart des médecins ne pratiquent aucune évaluation de la dépendance fonctionnelle, parce qu'ils ne connaissent pas les tests ou que ceux-ci leur semblent trop complexes. Tous soulignent d'ailleurs l'insuffisance de leur formation universitaire en la matière et disent puiser leurs informations dans les revues professionnelles, auprès de leurs patients ou en séances de FMC lorsqu'elles existent sur ces sujets. Pour répondre à la demande des médecins tant en matière de pathologies spécifiques que de droit social concernant les handicapés, l'URML va apporter une aide aux associations de formation continue.
Un guide pour les médecins
Elle a aussi élaboré récemment un « Guide pour l'orientation des patients handicapés » articulé autour des différents axes de la vie de ces personnes, avec informations générales et adresses précises des différents interlocuteurs. Et ce guide va prochainement être adapté aux autres régions qui en ont fait la demande. Ces informations sont également consultables sur le site de l'URML (www.urml-paca.org ) et vont faire l'objet d'un CD. De quoi renforcer aussi l'autre objectif de l'URML : encourager le travail de réseau entre les différents acteurs qui s'occupent des personnes handicapées.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature