Les patients atteints d'hépatite C aiguë guérissent dans 20 % dans cas ; mais dans 80 % des cas, le VHC passe dans le sang entraînant une hépatite chronique avec risque d'évolution vers une cirrhose (20 % des cas) en dix à vingt ans dont 3 à 5 % par an évoluent vers l'hépatocarcinome. D'où l'intérêt de diagnostiquer au plus vite l'hépatite C. Pour le Dr Laurent Cattan, médecin généraliste à Noisy-le-Sec et président de l'ANGREH (Association nationale des généralistes pour la réflexion et l'étude de l'hépatite C), il paraît souhaitable, dès l'apparition des anticorps, de demander une PCR qualitative à la recherche du VHC (les transaminases étant au second plan, sachant qu'elles peuvent être normales dans un nombre non négligeable de cas, alors que les patients ont une PCR détectable). Chez les patients qui ont une PCR indétectable (qui font partie des 20 % guéris), une deuxième PCR est demandée six mois plus tard. Si elle est encore indétectable, le patient est guéri (inutile de l'adresser à l'hôpital).
Chez les patients qui ont une PCR détectable, il est intéressant en médecine de ville de demander un génotypage qui fournit une indication sur les chances de réussite du traitement. Enfin, dans le cadre de ce bilan préthérapeutique, le recours au spécialiste permet d'évaluer l'état de fibrose du foie par la PBH ou les alternatives actuelles (Fibrotest, Actitest).
Trop peu de patients traités
Au chapitre thérapeutique, on est passé de 5 % de guérisons en 1991 (avec l'interféron en monothérapie pendant six mois) à 72 % de guérisons, à ce jour, avec l'association interféron pégylé + ribarivine en adaptant la dose au poids et en maintenant le traitement. Néanmoins, se pose actuellement un réel problème de prise en charge thérapeutique face aux 600 000 personnes par an contaminées en France dont 200 000 ne sont pas encore diagnostiquées et dont seulement 10 000 sont traitées. On peut ainsi estimer que seulement de 5 000 à 6 000 patients sont guéris chaque année, soit l'équivalent du nombre annuel de nouvelles contaminations (5 000 cas, dont 70 à 80 % chez les usagers de drogue). De sérieux progrès restent donc à faire dans le cadre du dépistage, du bilan et de la mise en route du traitement, et ils ne pourront être faits sans la contribution active des médecins généralistes.
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