ON DEMANDAIT tout d'abord aux médecins quelle importance ils accordaient aux problèmes de santé environnementale, leur réponse étant analysée à l'aide d'une cotation allant de 1 à 10, correspondant à une importance croissante. La note moyenne est élevée (6,9/10) et, ce qui est tout aussi significatif, près d'un généraliste sur deux (47 %) a une réponse qui se situe entre 8 et 10. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, les médecins les moins âgés (moins de 40 ans) accordent une importance relativement moindre à ce sujet (6,3 contre 7/10) : meilleure intégration des données, relativisme plus marqué ?
Quoi qu'il en soit, 65 % des généralistes s'estiment insuffisamment informés en matière de santé environnementale. Ce sentiment est plus répandu chez les plus jeunes et dans les agglomérations de moins de 20 000 habitants.
L'environnement alimentaire en priorité.
Autre enseignement, les médecins interrogés précisent très clairement leurs attentes quant aux sujets de santé environnementale sur lesquels ils souhaiteraient être informés : l'environnement alimentaire arrive largement en tête (40 %). Cependant, la pollution atmosphérique (19 %) et la pollution de l'eau (15 %) figurent au premier plan des préoccupations. Tous les autres thèmes ne passent pas la barre des 10 %, à commencer par la radioactivité (9 %) et les ondes électromagnétiques (9 %).
En ce qui concerne les thèmes, quatre retiennent particulièrement l'attention des praticiens, avec des notes allant de 7,8 à 7,5/10 : cancer et environnement, pollution de l'air, allergie et environnement et environnement professionnel et santé. On remarque que, quels que soient les thèmes, les femmes expriment presque toujours un intérêt plus marqué.
Deux vecteurs d'information privilégiée.
Quand on demande aux médecins de coter les vecteurs d'information qu'ils privilégient, deux d'entre eux se détachent significativement : les articles dans la presse professionnelle et des sites Internet dédiés spécifiquement aux questions de santé environnementale.
En ce qui concerne les acteurs de cette information, certains seront peut-être surpris de constater que 7 praticiens sur 10 sont favorables à des actions d'information auxquelles participent des professionnels de l'environnement : la principale raison étant qu' «ils connaissent bien le sujet, ils peuvent vraiment nous apporter quelque chose». Acontrario, les praticiens défavorables à cette participation mettent en avant le manque d'objectivité et d'impartialité des industriels.
Autre petite surprise : près de 6 praticiens sur 10 se déclarent favorables à des actions d'information destinées aux patients avec participation des industriels. Au total, les médecins interrogés expriment une préoccupation importante en terme d'information sur la santé environnementale et, à une large majorité, ils considèrent que la formation initiale et continue est insuffisante dans ce domaine. Sans doute par pragmatisme, les praticiens sont favorables à la participation des industriels du secteur à ces actions de formation et d'information : il est vrai que, jusqu'à présent, la santé environnementale ne semble pas avoir été une préoccupation de la médecine académique et des facultés de médecine.
* Enquête réalisée par Contact Imago pour le compte de Veolia Environnement auprès de 500 généralistes, entre le 1er et le 15 juillet 2008.
« Le praticien et l'environnement » : une rubrique lue et reconnue
Depuis quelques mois, « le Quotidien du médecin » et Veolia Environnement publient, sous la coordination scientifique du Pr William Dab (chaire Hygiène et Sécurité du CNAM), une rubrique « Le praticien et l'environnement » dédiée aux diverses questions de santé environnementale concernant la pratique de la médecine générale. L'enquête réalisée par Veolia Environnement montre que cette rubrique a été lue par 35 % des médecins qui ont répondu à l'enquête : un pourcentage important, plus encore chez les praticiens à forte activité et chez les hommes.
Qualitativement, cette rubrique est considérée comme un bon vecteur d'information sur la santé environnementale (86 %), utile à la pratique (78 %) et objective (79 %). Des résultats plus qu'encourageants et qui confirment une nouvelle fois le rôle de la presse médicale dans la formation et l'information des médecins.
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