Le dialogue renoué en début de semaine entre Elisabeth Guigou, Bernard Kouchner et les deux principaux syndicats de médecins généralistes sur l'amélioration de leurs conditions d'exercice n'a visiblement pas suffi à entamer la détermination des praticiens de terrain appelés à poursuivre leurs mobilisation trois jours durant.
A l'appel de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), du Syndicat des médecins libéraux et des coordinations, médecins généralistes et spécialistes sont appelé à cesser toute activité jusqu'à ce soir minuit. Les médecins généralistes enchaînant sur un nouveau week-end sans toubib, ce sont trois nouvelles journées de grève des soins qui sont donc programmées.
La coordination des médecins du Calvados qui, dans un premier temps, n'avait pas appelé à la grève, s'est finalement ralliée à ce mot d'ordre, même si elle souhaite faire entendre sa différence. Fédérant trois ou quatre autres coordinations départementales sous le nom de coordination nationale indépendante des médecins généralistes (1), elle veut se démarquer de l'autre coordination nationale qu'elle accuse d'être instrumentalisée par les syndicats.
Au total, c'est donc l'ensemble des organisations de médecins, à l'exception de MG-France, qui appelle à la cessation d'activités. La permanence des soins sera toutefois assurée par les praticiens de SOS-Médecins, là où ils sont présents. Ils ont en effet décidé de ne pas se joindre à cette nouvelle journée d'action. « Notre mission étant d'assurer la continuité des soins, nous ne pouvions faire grève dans une période de vacances scolaires. Par ailleurs, après la journée du 23, cela nous semblait prématuré d'organiser une nouvelle "Journée sans toubib", alors même que des discussions s'amorcent avec les pouvoirs publics », explique le Dr Frédéric Bastian, président de SOS-Médecins, qui réaffirme cependant son soutien aux revendications des médecins généralistes.
Le C à 20 euros : 10 % à 15 % des généralistes ?
Quant aux SAMU, « ils feront face comme d'habitude à leurs responsabilités en faisant appel une nouvelle fois au dévouement et au professionnalisme de leurs équipes », souligne le Pr Paul Petit, président de SAMU de France. Mais il souhaite cependant que de nouvelles négociations « débouchent le plus vite possible sur un accord ».
En grande partie à l'origine du mouvement, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et sa branche généraliste, l'UNOF, se sont bien rendues rue de Grenelle, lundi, mais principalement pour dénoncer l'organisation de groupes de travail « en déphasage total avec le contexte conflictuel » et rappeler la principale revendication des médecins généralistes qui reste le C à 20 euros et la visite à 30 euros. D'ailleurs, le passage unilatéral de nombreux médecins à ce tarif préoccuperait vivement les pouvoirs publics. Si la Caisse nationale d'assurance-maladie se refuse à donner pour l'instant une estimation, car elle dispose que de chiffres partiels très inégaux selon les départements, le taux de 10 à 15 % des médecins généralistes prenant le C à 20 euros, soit entre 6 000 et 9 000 médecins, aurait été évoqué au cour de la réunion ministérielle de lundi.
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