Grogne

«Les généralistes en colère» organisent de nouvelles actions de protestation les 20 mai et 18 juin

Publié le 23/04/2010
En dépit de la revalorisation de la consultation et du lancement d’une nouvelle mission de concertation sur la médecine de proximité sous l’égide du Dr Élisabeth Hubert, les protestataires ne désarment pas. MG France, Union généraliste, le SNJMG et l’Union collégiale ont décidé jeudi de nouvelles « journées d’actions » pour les semaines à venir.

Crédit photo : ©GARO/PHANIE

La revalorisation du C à 23 euros et le droit pour les généralistes à coter Cs à partir de 2011 n’auront pas réussi à faire retomber la grogne des généralistes. Moins d’une semaine après les annonces du président de la République à Livry-Gargan, MG France, le SNJMG, Union Généraliste et l’Union collégiale ont tenu un bureau commun et ont annoncé jeudi après midi leur décision « d’amplifier le mouvement de la défense de la médecine générale libérale de proximité ». Façon de mettre sous pression la concertation qui doit s’engager dans les prochains jours sous l’égide de l’ancienne ministre Élisabeth Hubert pour aboutir à des préconisations précises au mois de septembre.

Il est demandé à cette dernière de « sortir des discours et passer aux actes ». Ainsi, l’intersyndicale des « généralistes en colère » propose tout d’abord l’extension de la grève de la télétransmission jusqu’au retrait complet du projet de taxation des feuilles de soins papiers, qui doit normalement entrer en vigueur au 1er janvier 2011. Des manifestations seront également organisées le jeudi 20 mai devant chaque agence régionale de santé pour « protester contre les mesures vexatoires » de la loi HPST, notamment les déclarations de vacances ou les contrats santé solidarité (qui prévoit d’obliger les généralistes à exercer des vacations en zone sous-denses sous peine d’amende). Enfin, une « journée d’action de tous les acteurs de la médecine générale pour la reconnaissance immédiate et entière de la spécialité de médecine générale » est annoncée pour le vendredi 18 juin.

L’intersyndicale ne donne pas à proprement parler de mot d’ordre de guérilla tarifaire -ce qu’elle aurait probablement fait en l’absence de gestes de l’Elysée sur le C- mais dit que ces composantes syndicales « apporteront leur soutien à tous les médecins en difficultés avec les caisses dans le cadre de ce mouvement d'action, y compris en ce qui concerne les honoraires des consultations à 23 euros qu'elles soient cotées en C ou en Cs ».

Dans le même temps, les autres syndicats ont également confirmé la continuation de leurs mouvements. Ainsi, la CSMF a maintenu en l’état son mot d’ordre de guérilla tarifaire qui a débuté le 12 avril dernier soit C à 23 euros et V à 33 euros pour les généralistes, C2 à 46 euros pour les spécialistes, paiement des gardes et astreintes des spécialistes en clinique. Selon Michel Chassang, le mouvement commence à faire tâche d’huile dans toute la France. Pour lui, si les annonces du président de la République « fixent un horizon », il demeure nécessaire de ne pas « relâcher la pression pour que la date soit ferme ». Le président de la CSMF explique, didactique que « la mobilisation des médecins a joué un rôle déterminant sur la prise de conscience au sommet de l’Etat. En poursuivant cette stratégie et en amplifiant la mobilisation, les chances d’obtenir la concrétisation des promesses et des avancées pour les autres spécialités qui ont été oubliées par le Chef de l’Etat le 16 avril, seront plus grandes.» Quant au SML jusque là plutôt en retrait, il appelle désormais les médecins libéraux à une « résistance active » qui prend pour première forme une grève totale de la télétransmission depuis mercredi. Les syndicaux de médecins libéraux doivent à présent être reçus à tour de rôle à l’Elysée: dès demain pour MG France et dans quinze jours pour la CSMF.

V.H.

Source : lequotidiendumedecin.fr