A l’appel de MG-69

Les généralistes du Rhône sont invités à fermer leur cabinet aujourd’hui

Publié le 08/02/2006
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C’EST DANS « le feu de la colère » que les généralistes de MG-69 prévoient de brûler aujourd’hui un mannequin habillé de formulaires, caricature du « médecin traitant papier », devant la caisse primaire centrale d’assurance-Maladie (Cpcam). Un geste d’une double portée symbolique face aux bâtiments flambant neufs de la caisse. Ils appellent l’ensemble des généralistes du département à fermer leur cabinet aujourd’hui.

Les représentants du syndicat expriment un ras-le-bol d’une rare véhémence. Ils dénoncent la déferlante de formulaires et de certificats qu’ils sont censés remplir : «Sur une consultation de quinze minutes, j’en consacre désormais cinq à la paperasserie administrative, au détriment du soin», déclare le Dr Nicole Bez, généraliste à Lyon et membre du bureau de MG-69. «Le médecin traitant, moi je veux bien, enchérit le Dr Pascal Dureau, généraliste à Vénissieux et président du syndicat, mais, aujourd’hui, j’en suis à me demander si je ne vais pas être obligé d’embaucher une deuxième secrétaire, pour assumer la charge administrative que cela représente.»

Très remontés, les représentants de MG-69 indiquent en avoir « assez d’être poursuivis comme des voleurs, si ce travail de flic n’est pas accompli avec assez de zèle».

En guise d’exemple, Pascal Dureau cite les multiples «contrôles d’activité sur l’utilisation des ordonnanciers bizones et les arrêts de travail». La colère des représentants de MG-69 vise aussi une autre cible : «C’est l’incohérence conventionnelle de la Csmf et du SML qui éclate au grand jour; d’ailleurs, eux-mêmes s’en aperçoivent et jouent les effarouchés, alors qu’ils savaient bien ce qu’ils faisaient», lâche Pascal Dureau. Alors que les négociations tarifaires doivent reprendre demain, MG-69 entend manifester bruyamment son mécontentement face au blocage du C, depuis quatre ans, à 20 euros.

Restriction d’accès aux soins.

Mais ce mouvement sera aussi l’occasion d’évoquer de multiples inquiétudes inspirées par le nouveau parcours de soins : «La suppression du tiers payant, proposée via l’option référent, va amener certains patients à repousser leur visite chez le médecin», argumente Nicole Bez, qui déplore cette «restriction d’accès aux soins». Les nouveaux protocoles ALD sont dans le collimateur du syndicat : «Les délais de prise en compte des patients sont allongés», affirme Pascal Dureau. Les deux praticiens constatent avec inquiétude que la prise en charge des petites pathologies se réduit et que certains médicaments sont déremboursés, ajoute le Dr Dureau. Pour MG-69, ce premier appel à la mobilisation des généralistes servira de test. Car l’idée d’un mouvement plus long et plus dur est évoquée.

> CAROLINE FAESCH

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7895