100 % des internes en ORL souhaitent faire de la chirurgie, selon une enquête en ligne (1) présentée lors du premier « Forum ORL » qui vient de se tenir à Paris. Pour 94 % des futurs médecins répondants, l’accès à un bloc opératoire est même la condition sine qua non de leur installation en ville.
Lors d’un débat sur les attentes des jeunes ORL à l’occasion de ce forum, le Dr Jean-Marc Juvanon, vice-président du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervicofaciale (SNORL) s’est déclaré « étonné » de cet engouement généralisé pour la pratique opératoire. « Ce qui fait vivre un cabinet d’ORL, prévient-il, c’est davantage l’exploration fonctionnelle que la pratique de la chirurgie. »
Dans cette spécialité médicotechnique, concilier l’exercice médical libéral en consultation et la pratique chirurgicale n’est pas toujours simple. « Les actes de chirurgie ORL ne sont pas revalorisés depuis très longtemps », souligne un praticien. Avec la régulation des dépassements d’honoraires, ajoute-t-il, « il n’est plus possible de répercuter l’augmentation des charges ».
Un chef de clinique dans une clinique francilienne explique que l’enseignement de la discipline ne prépare pas forcément aux situations de routine de l’exercice libéral. « Je suis plus à l’aise devant une tumeur de la glande parotide que devant une rhinite allergique ! reconnaît-il. Il est donc difficile d’imaginer qu’on ne fera pas de chirurgie. » Le Dr Alexandra Panajotopoulos, jeune ORL installée à Paris, tente la synthèse. « Je suis libérale, rappelle-t-elle, mais je garde des vacations hospitalières. C’est confortable pour moi, mais aussi pour mes patients. Nous avons la chance d’exercer une spécialité médico-chirurgicale, ne la laissons pas passer. »
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