La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), rend public ce mercredi un vaste panorama de la perception de la santé et de la protection sociale par les Français (1).
• Quitus général pour le système de soins mais...
Premier enseignement, nos compatriotes sont nettement plus satisfaits de la qualité générale des soins de santé que la plupart de leurs 26 voisins européens. 91 % des Français la jugent en effet « très bonne » ou « plutôt bonne », plaçant notre pays en 4e position, derrière la Belgique, l’Autriche, la Finlande et les Pays-Bas. Nouveauté : environ quatre Français sur dix jugent que la qualité s’est détériorée dans les hôpitaux (autant que ceux qui estiment qu’elle s’est améliorée).
Autre gros bémol cependant : les Français constatent et craignent de plus en plus la montée des inégalités de santé. Neuf sur dix estiment que ces inégalités ont plutôt augmenté depuis 5 ans. Et ils sont nombreux (22 %) à juger que ces inégalités sont insupportables, avant même les inégalités de revenus ou de logement.
• Le couple patient/médecin reste solide, les urgences épinglées
Huit Français sur dix sont satisfaits de la qualité des soins dispensés par les médecins, et par les dentistes. Cette proportion de satisfaits tombe à sept sur dix en ce qui concerne l’accessibilité à ces soins médicaux ou dentaires (- 10 points depuis 2007).
Dans le détail, le jugement de nos compatriotes est nuancé au sujet des soins dispensés aux urgences. 53 % des Français sont satisfaits de la qualité des soins qu’on y dispense, et 56 % de leur accessibilité.
• Les Français s’estiment eux-mêmes en bonne santé
70 % des sondés s’estiment en bonne santé, dont 30 % en très bonne santé. Ces chiffres sont stables depuis 2007. Sans surprise, les plus défavorisés sont plus nombreux que les autres à se juger en mauvaise santé. En revanche, les Français portent un jugement pessimiste sur l’état de santé de leurs compatriotes en général. 42 % jugent qu’il se dégrade contre 38 % qui pensent qu’il s’améliore.
• Le poids des revenus
60 % des sondés jugent que la qualité des soins diffère selon les revenus ou le lieu d’habitation. Plus les ménages ont des revenus modestes, plus ils jugent que la qualité est la même indépendamment du lieu d’habitation.
• Attachement fort à l’assurance-maladie solidaire
90 % des sondés souhaitent que le système reste « essentiellement public ». 72 % sont d’accord avec le principe de solidarité entre les malades et les bien portants qui veut que les malades ne cotisent pas davantage que les autres. Mieux, si 85 % des Français jugent que le système d’assurance-maladie n’est pas bien géré, ils sont presque autant (80 %) à ne pas vouloir renoncer au monopole de la Sécurité sociale.
Et une large majorité (64 %) juge normal que la France consacre un tiers du revenu national au financement de la protection sociale.
(1) Données collectées du 14 octobre au 26 novembre (échantillon de 4 000 personnes)
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