LA CRISE est là. Avec son cortège de menaces qui plombent le moral des troupes dans les usines et les bureaux d’études. Toyota dans le rouge pour la première fois de son histoire, General Motors confronté à des pertes abyssales, Saab au bord de la faillite. C’est dans cette atmosphère délétère que s’ouvre le 79 e Salon de Genève. Rolf Studer, son directeur général, espère malgré tout que l’attrait de la nouveauté, nerf de la guerre dans une industrie sous perfusion, chassera le vent mauvais.
Deux cent soixante exposants de 30 pays et plus de 700 000 visiteurs sont attendus sous les voûtes du Palexpo, où seront exposées 132 premières mondiales et européennes. Le menu est alléchant. Mais l’estomac des convives s’est rétréci depuis quelques mois. La mode est à la voiture pas chère. La chasse au C02 est devenue le dernier sport à la mode. Porsche s’est converti au diesel en logeant sous le capot du Cayenne un « mazout » d’origine Audi ! Et Rolls Royce présente un modèle de « crise » à 200 000 euros ! La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.
Dans ce climat morose, toutes les solutions sont bonnes pour appâter le chaland et répondre aux exigences du moment. On en veut pour preuve la présence d’un Pavillon vert, exclusivement dédié à la propulsion électrique et alternative.
La carte de l’inédit.
Et les Français dans tout cela ? Ils s’adaptent. Plutôt bien, d’ailleurs, en jouant la carte de l’inédit. Renault dévoile le Scenic dans sa version longue. Le « petit » arrivera plus tard. La star, ce sera lui. Pour mieux faire monter la pression, la marque au losange garde son secret. Le défilé est prévu aujourd’hui. Rien n’a filtré de la robe.
Lancé cet été, l’emblématique monospace va avoir du pain sur la planche. Copié, parfois égalé dans le passé, le maître a carrément été dépassé par l’élève. Le C4 Picasso, orgueil du double chevron, est désormais installé sur la plus haute marche du podium européen. Un beau challenge à relever.
Dans la foulée du Scenic, Renault présente une Clio relookée, ainsi que le break Mégane et une version loisir décalée du Kangoo, baptisée Be Bop.
Chez Peugeot, le superbe coupé-cabriolet 308, décrypté dans le Quotidien » du 24 février, cède la vedette au 3008, cette fois dans sa version définitive. Mélange de SUV, de monospace et de berline, le 3008 hérite d’un toit en verre panoramique et surtout d’un système « Grip Control » agissant sur la motricité, permettant ainsi les escapades « off road ». En 2011, il disposera d’une technologie hybride diesel.
Citroën débarque pour sa part avec le C3 Picasso (« le Quotidien » du 10 février). Concentré de lumière et d’espace, le petit frère du C4 Picasso se veut familial, ludique et pratique. À ses côtés, la C-Cactus, déjà vue, le concept car GT et la DS, qui a fait croire un moment au retour de l’icône.
DS, c’est en fait la naissance d’une ligne de produits haut de gamme dont la première concrétisation fait songer à la Mini. Depuis l’arrivée de Jean-Pierre Ploué, le patron du design de PSA, Citroën a retrouvé le punch et opté pour l’audace, le thème qui a contribué à sa légende. Qui s’en plaindra ?
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