Coût des soins

Les Français pas assez responsabilisés

Publié le 17/06/2004

Article réservé aux abonnés

Les Français ne sont pas assez « responsabilisés » aux coûts de la santé et cela explique en partie que leurs dépenses s'emballent, selon un « projet de rapport d'information » sur « les réformes de l'assurance-maladie en Europe » présenté par le député (UMP) de Loire-Atlantique Edouard Landrain.
Ce document précise que « la participation financière des assurés français au coût des soins est l'une des plus faibles des pays développés ». Il ajoute que cette situation n'est pas sans conséquence : « Les missions effectuées par le rapporteur à l'étranger l'ont conforté dans l'idée que cette faible participation explique pour une part importante la dérive des dépenses. »
D'un point de vue structurel, le document déposé par la délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne constate que « par comparaison avec les autres pays européens, la régulation de l'offre de soins reste modeste. (...) On est frappé en particulier par la diffusion et l'application limitées de références ou bonnes pratiques médicales, qui permettent d'encadrer les prescriptions et les prestations ».
Alors que « les pays européens sont tous confrontés au même défi : maîtriser les dépenses de santé tout en garantissant un bon accès aux soins et leur qualité », la mission parlementaire, après avoir travaillé dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, distingue « cinq principales tendances de réforme » : la décentralisation des décisions, la mise en concurrence régulée des prestataires de santé, la responsabilisation des acteurs, la modernisation de la gestion et le renforcement de l'évaluation et du contrôle.
A propos de la réforme qui se dessine pour l'assurance-maladie française, Edouard Landrain estime dans un communiqué qu'elle « doit se faire dans la durée à coût constant - sans prélèvement supplémentaire ». « Cela n'est possible, conclut-il, citant en exemple les réformes en l'Allemagne, aux Pays-Bas et en Finlande, qu'à une condition : le courage politique. »