A L'OCCASION de son congrès annuel, qui se tient depuis hier à Nice, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a rendu public un sondage sur l'opinion des Français à l'égard de l'hospitalisation privée.
Selon les résultats de ce sondage (1), 80 % des personnes interrogées ont une bonne opinion des cliniques privées et 83 % apprécient, outre la qualité des soins dispensés, l'accueil et le confort hôtelier qu'ils y trouvent. De même, 79 % des sondés estiment que les cliniques privées sont à taille humaine, 65 % jugent qu'elles offrent une prise en charge et un accompagnement personnalisé, et 59 % pensent que ces établissements privés disposent d'équipements médicaux de haute qualité.
Paradoxalement, les Français conservent un certain nombre d'idées reçues à l'égard des établissements de soins privés ou manquent d'informations : 46 % d'entre eux estiment que ces établissements sont uniquement réservés à des patients aisés ; seulement 35 % des sondés savent que ces établissements assurent plus de la moitié des actes de chirurgie et 24 % savent que plus de la moitié des traitements anticancéreux sont dispensés dans des cliniques privées.
Par ailleurs, 39 % des sondés jugent que la qualité des soins assurés par les cliniques s'est « plutôt améliorée » au cours des dernières années, 34 % qu'elle n'a pas changé et 7 % qu'elle s'est « plutôt détériorée ».
Connaître chaque euro dépensé.
Commentant les résultats de ce sondage, Ken Danis, président de la FHP, s'est réjoui de ce que « les Français aiment les cliniques privées », même s'ils ne savent pas toujours qu'il s'y effectue en moyenne « 60 % des actes chirurgicaux ». Il s'est lancé dans un plaidoyer en faveur de l'hospitalisation privée : « L'hôpital, public et privé confondus, coûte 60 milliards d'euros par an à l'assurance-maladie, répartis en 50 milliards environ pour l'hôpital public et 10 milliards pour le privé ».
Or, selon Ken Danis, une circulaire ministérielle de février 2005 confirme que les tarifs du privé sont inférieurs de 40 % à ceux du secteur hospitalier public. « Ce qui veut dire que les 60 milliards d'euros annuels payés par l'assurance-maladie sont mal gérés, résume-t-il. Ils servent parfois à payer des soins trop chers ou on ne sait pas toujours à quels soins ils correspondent, tout au moins pour ce qui relève de l'hospitalisation publique. » « Pour sa part, affirme Ken Danis, l'hospitalisation privée a achevé sa restructurationet depuis l'entrée en vigueur de la T2A (tarification à l'activité) , on sait à quoi correspond chaque euro dépensé. »
Ce n'est donc pas un hasard si le congrès de la FHP a pour fil directeur « le défi de la restructuration du secteur public hospitalier et la convergence des tarifs ».
En dix ans, rappelle Ken Danis, l'hospitalisation privée a mené à bien sa restructuration. Près de 300 établissements privés ont fermé, alors que dans le même temps le nombre de personnels soignants a augmenté, ainsi que le nombre d'actes.
« C'est la preuve que la restructuration ne signifie ni baisse d'activité ni baisse de qualité, au contraire. Ce qui a été imposé par la loi à l'hospitalisation privée, on l'épargne à l'hospitalisation publique ; mais la loi est la même pour tout le monde », a-t-il martelé. Pour Ken Danis, « il est urgent que l'hôpital public procède à sa restructuration, faute de quoi on va construire une gigantesque Sncm bis (Société nationale maritime Corse-Méditerranée) ».
(1) Sondage effectué par la Sofres les 23 et 24 novembre 2005 sur un échantillon représentatif national de 1 000 personnes selon la méthode des quotas.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature