En trente-cinq jours, 146 128 visiteurs au cours des 20 étapes à travers la France. Le succès remporté par le « train du génome » confirme l'intérêt des Français pour les recherches génétiques. Profitant de l'accès à un public avisé à la sortie du train, la SOFRES a réalisé un sondage auprès de 4 437 visiteurs.
Cette consultation nationale, la première jamais réalisée sur le sujet, souligne l'opinion positive qu'ont les Français sur la génétique. 84 % des personnes interrogées perçoivent les futures applications de la recherche génétique comme porteuses d'espoir plutôt que de crainte. Ce sentiment de confiance est renforcé par le fait que 66 % estiment que le décryptage du génome humain permettra de traiter un grand nombre de maladies, et non pas seulement les maladies génétiques. A noter : l'espoir grandit avec l'âge, de 61 % chez les 15 à 17 ans à 77 % chez les plus de 65 ans.
Applications médicales utiles
Un élément ressort nettement du sondage : la distinction entre le vital et l'accessoire. Interrogés sur les conséquences les plus importantes des progrès de la génétique, une minorité désigne la création d'une carte d'identité génétique individuelle (19 %) et le choix du sexe de son enfant (8 %). Les espoirs reposent avant tout sur les applications médicales utiles : le traitement des maladies (81 %) et la détection des maladies génétiques (78 %).
Le diagnostic prénatal est vivement encouragé, à 92 %, quand il s'agit d'éviter à un enfant un risque élevé de maladie grave. Même opinion favorable quand il s'agit d'éviter une prédisposition à une maladie grave.
42 % des sondés approuvent la sélection des embryons pour éviter des prédispositions à des maladies bénignes : la frontière avec l'eugénisme semble donc s'estomper lorsqu'elle se présente sous un jour médical.
De son côté, la technique du clonage n'est pas remise en cause. Ce sont ses applications qui déterminent le bien-fondé de telles recherches. Si 68 % des interviewés acceptent le clonage d'animaux transgéniques pour produire des médicaments et 81 % le clonage de cellules humaines pour la fabrication d'organes utilisables pour les greffes, en revanche 96 % des visiteurs rejettent tout clonage d'être humain. Le décryptage du génome n'étant pas une avancée comme les autres, l'idée que chacun puisse être doté d'une carte génétique individuelle n'apparaît pas comme anodine. Contrairement à ce qui est souhaité pour le dossier médical, les interviewés veulent rester maîtres de donner ou non accès à ces informations, même à leur médecin (71 %). Au final, les sondés manifestent un intérêt prononcé pour les lois de bioéthique. Et expriment le souhait d'une consultation nationale, plutôt que des débats de proximité.
Ni plus ni moins heureux grâce à la science
Un autre sondage*, réalisé par IPSOS, confirme le sentiment ambivalent des Français face à la science en général. Près de six interviewés sur dix se disent partagés entre l'attrait d'un monde meilleur promis par la science et les risques de dérive d'une recherche incontrôlable. 59 % pensent que les découvertes scientifiques ne rendront les hommes ni plus ni moins heureux. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui estiment que le bonheur a ses limites. Par exemple, la possibilité pour les femmes d'avoir des enfants à l'âge de 70 ans est bannie par 92 % des sondés.
Les Français attendent beaucoup de la science. Y compris qu'elle soit capable de gommer les disparités sociales de la surface du globe, parfois au détriment de la recherche plus fondamentale. Ainsi, la science devrait en priorité s'attacher à régler les problèmes liés à la santé et à la misère, plutôt que d'aller découvrir de nouvelles galaxies. De même, elle devrait résoudre le problème de la faim (65 %) dans le monde avant que de résoudre les problèmes d'environnement (42 %) ou de prévenir les catastrophes naturelles (15 %).
* Sondage IPSOS réalisé pour le compte de « Télécâble satellite hebdo » et une nouvelle chaîne de télévision thématique, Planète Future.
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