La part des dépenses de santé qui reste à la charge des ménages français, après remboursement par la Sécurité sociale et les complémentaires santé reste inférieure à 10%. Le dernier état des comptes nationaux de la santé publiés par la Drees (ministère de la Santé) montre que cette participation s’est stabilisée à 9,4% en 2009 contre 9,5% en 2008. L’étude souligne que le reste à charge enregistrée entre 2005 et 2008 a cessé de progresser : ces cinq années étaient en effet celles des déremboursements de médicaments, de la mise en place du tarif hors parcours de soins et de la franchise de un euro, toutes contributions que les complémentaires n’avaient de facto pas le droit de rembourser. A l’inverse, la part payée de leur poche par les Français avait diminué au cours des cinq premières années du siècle, du fait notamment de la création de la CMU. En dépit de ces évolutions contrastées, la France demeure donc l’un des pays dans lequel l’assuré débourse le moins pour sa santé. Le reste à charge demeure néanmoins élevé pour certaines dépenses comme l'optique, les soins dentaires ou les médicaments, mais il est très faible pour les transports de malades et les soins hospitaliers (autour de 3%), ajoutent les experts de la Drees.
Ils remarquent aussi que France est l'un des pays développés où la prise en charge des dépenses de santé par les fonds publics est la plus importante. La Sécurité sociale en a pris en charge 75,5% en 2009, comme en 2008, tandis que les complémentaires santé (mutuelles, assurances privées) en ont financé 13,8% (contre 13,7% en 2008). La part des mutuelles étaient bien moins élevée il y a quinze ans de cela (12,2% seulement en 1995), un signe qui atteste des transferts de charges importants réalisés depuis lors de la Sécu vers les assureurs complémentaires. Ce mouvement de transfert devrait reprendre l’an prochain, puisqu’on prête au plan gouvernemental à venir de tabler sur un financement accru des mutuelles pour compenser les baisses de remboursement sur les médicaments et en ville (voir notre Alerte Info).
Au total, l’an passé, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a atteint 175,7 milliards d'euros. Cela correspond à une consommation par habitant de 2.724 euros, en augmentation de 2,8% par rapport à 2008. Sur cette somme, environ 340 euros sont dépensés chez le médecin et autour de 1200 euros à l’hôpital. La Consommation de soins et biens médicaux a représenté 9,2% du PIB en 2009, contre 8,7% en 2008, sachant que ce n’est pas le rythme modéré d’évolution des dépenses qui explique cette augmentation d’un demi-point, mais le fait qu’en compraison, le PIB a sensiblement reculé du fait de la crise économique. En 1960, la santé ne représentait que 3,4% du PIB....
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