Les fractures médicales au scanner

Publié le 04/04/2005

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« CHER CONFRERE... ». Si la formule garde tout son sens et sa force symbolique au regard des échanges quotidiens entre médecins, et du travail coopératif au service du malade, il n'est pas illégitime d'analyser aujourd'hui les nombreux clivages au sein de la profession.
Car, au-delà de l'animosité traditionnelle entre libéraux et hospitaliers, qui resurgit notamment à chaque soubresaut aux urgences (l'affaire Pelloux est à cet égard exemplaire), les derniers épisodes qui ont jalonné l'exercice en médecine de ville (négociations sur la convention, Ccam, permanence des soins) ont réveillé, et parfois exacerbé, certains vieux antagonismes.
Généralistes/spécialistes, secteur I/secteur II, médecins en formation/praticiens installés, spécialités entre elles, référents et les autres, résidents/internes... : la liste est longue de ces « couples » convulsifs, même s'il n'est pas question ici d'opposer les praticiens entre eux à l'heure du décloisonnement et de la coordination des soins.
Paradoxe, les lignes de faille du monde médical, que « le Quotidien » a étudiées, se révèlent, alors que les réformes qui se succèdent visent, sur le papier, à rassembler la profession : internat pour tous plaçant la médecine générale sur un pied d'égalité avec les autres spécialités ; signature d'une convention médicale unique ; instauration de parcours de soins coordonnés où chaque médecin, généraliste ou spécialiste, peut être tout à la fois « traitant », « correspondant » et même « expert » ; mise en place d'une nomenclature unique des actes censée être équitable ; et, demain, dossier médical partagé.
Ces bouleversements doivent sans doute être « digérés », ce qui exige du temps et de l'explication. Les pouvoirs publics et les organisations qui portent les réformes en cours s'y attellent tous les jours. Mais, dans cette période de changements où toutes les lignes bougent, la tentation des revendications catégorielles, sinon du repli sur soi, est somme toute naturelle. Cher confrère...

> CYRILLE DUPUIS