DE NOTRE CORRESPONDANTE
DÈS SA CRÉATION en 2003, le Cancéropôle Paca s'était engagé à rassembler la communauté scientifique et médicale de la région autour d'une nouvelle dynamique de recherche. Comme les autres cancéropôles, il a pour mission de définir des priorités de recherche et de fédérer les équipes régionales appartenant à différentes institutions. Si l'objectif de réduction de 20 % de la mortalité par cancer d'ici à 2007, fixé par le plan Cancer, ne paraît pas réalisable pour nombre d'intervenants, le colloque a confirmé la cohérence des actions menées par les deux sites importants de Marseille et de Nice, qui contribuent à créer en Paca un pôle d'excellence particulièrement dynamique. Un dynamisme auquel la région apporte un soutien important : partenaire unique aux côtés de l'Etat, sa contribution est équivalente, soit 2,5 millions d'euros sur une période de trois ans pour le financement des programmes de recherche. Et si l'on comptabilise les projets retenus au titre de l'Institut national du cancer et du programme national de recherche clinique, la région est en pointe avec 26 programmes ciblés. « Jusqu'alors, nous avions de bonnes équipes de recherche, mais trop cloisonnées, chacune travaillait dans son coin, constate le Pr Dominique Maraninchi, directeur de l'institut Paoli-Calmettes et coordonnateur du cancéropôle. Avec le cancéropôle, on concentre les forces, on associe les meilleurs : Inserm, Cnrs, CHU, industriels, centres de lutte contre le cancer... Nous sommes leaders dans plusieurs domaines comme le cancer du sein, les tumeurs cérébrales, l'immunothérapie, les traitements antiangiogéniques, mais aussi l'étude des impacts sociaux et psychologiques de la maladie cancéreuse. »
C'est ainsi que, après le brillant exposé de Jacques Pouyssegur, directeur au Cnrs à Nice, sur ses travaux en matière de signalisation moléculaire et des mécanismes de l'angiogenèse, Jean-Paul Moatti (directeur de l'UMR sciences économiques appliquées à l'innovation sociale) a alerté sur des questions fondamentales telles que « les inégalités sociales face à la prévention et au dépistage souvent à l'origine des inégalités très accentuées de mortalité entre les catégories sociales » ou « l'ampleur des discriminations dont sont victimes les survivants du cancer, notamment dans le monde du travail ».
Associer encore plus les patients.
Rien n'est négligé sur le versant psychologique pour une prise en charge globale du malade. « Avant, on parlait de cobayes, souligne le Pr Maraninchi. Aujourd'hui, on associe les patients au traitement. Ces derniers réclament d'ailleurs cette collaboration. Ils sont même associés aux essais cliniques et la volonté que nous avons est de les associer encore davantage. » Le directeur de l'institut Paoli-Calmettes a par ailleurs évoqué deux enquêtes prospectives menées en Paca sur le cancer du sein : « L'objectif de ces enquêtes, également sociales, est de ne laisser personne de côté, de mieux informer, mais aussi de mieux connaître les besoins. »
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