La société se « conscientise », l’impact de la dégradation de l’environnement sur la santé humaine est à la fois une des préoccupations centrales de santé publique et un thème écologique phare. Si le PNSE1 (2004-2008) fut l’étape fondatrice qui marque un tournant dans la lutte contre les pollutions ayant un impact sanitaire, le PNSE 2* découlant du Grenelle de l’environnement (octobre 2007) va au-delà. Car si la population subit ces expositions, elle les engendre également par son comportement et ses choix. La santé-environnement est ici considérée comme les interactions entre l’homme, son environnement et les effets sur sa santé liés à son mode de vie (expositions liées à la vie privée et/ou professionnelle…) et à la contamination des différents milieux.
Lutter contre les inégalités environnementales
Deux axes majeurs guident 62 propositions. Le premier vise la réduction des expositions pathologiques les plus prégnantes : diminuer les concentrations dans l’air ambiant des particules fines (-30 % en 2010 pour les concentrations aériennes en particules de diamètre 2,5 et 10 µm), 30 % en moins d’émissions atmosphériques et aqueuses de six substances toxiques (benzène, hydrocarbure aromatique polycyclique, polychlorobiphényls, dioxines, arsenic, mercure, solvants chlorés), 50 % en moins de pesticides avant dix ans, suppression des préparations contenant les 53 substances actives les plus préoccupantes, limitation des sources de pollution à l’intérieur des bâtiments, développement de la mobilité douce et amélioration de celle en zone urbaine, étiquetage sanitaire des produits de construction et de décoration… Le second axe cible les inégalités environnementales, d’exposition géographiques aux produits cancérigènes, neurotoxiques, reprotoxiques et aux perturbateurs endocriniens notamment ainsi que la protection de la santé et de l’environnement des personnes vulnérables soit par leur physiologie (enfants, femmes enceintes…) soit par leur condition sociale, économique ou leur état de santé (ALD, immunodéprimés…). Mais c’est aussi l’amélioration du confort au travail, l’éradication de l’habitat indigne… Pour bon nombre de ces points, le PNSE2 pointe la nécessaire progression des connaissances, trop parcellaires, l’intérêt de se doter d’outils et de tableaux de bord Santé, conjointement à la veille, la précaution et la prévention vis-à-vis des risques émergents (nanotechnologies, ondes électromagnétiques…).
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