Les deux enquêtes effectuées en 1997 et 2000, sur des échantillons nationaux de 1 000 femmes âgées de 25 ans ou plus, montrent que la perception globale du risque cardio-vasculaire évolue peu, loin derrière le cancer en général et le cancer du sein, en particulier alors que les maladies cardiaques tuent quatre fois plus que le cancer du poumon et que le cancer du sein.
Pourtant, des progrès ont été accomplis d'une enquête à l'autre, mais ils concernent essentiellement les femmes de race blanche, 42 % d'entre elles se déclarant bien informées contre 33 %, trois ans plus tôt. Il ne reste que 42 %, cela n'est pas beaucoup. La situation est encore plus préoccupante chez les Noires et chez les Hispaniques. Enfin, globalement, moins de une femme sur deux évoque le risque cardio-vasculaire quand elle consulte son médecin.
Une moins bonne prise en charge
Ceci expliquant peut-être cela, plusieurs études sont venues rappeler que la prise en charge du risque cardio-vasculaire est moins bonne chez les femmes que chez les hommes :
- une étude effectuée par l'université de l'Utah montre que chez des patients atteints d'hypercholestérolémie familiale, 52 % des femmes seulement atteignent l'objectif thérapeutique de 1,6 g/l contre 70 % des hommes ;
- une autre étude effectuée à Atlanta montre que les femmes subissant un pontage sont opérées pour des symptomatologies plus sévères, plus souvent en urgence que les hommes. Toutefois, la durée d'évolution de la cardiopathie est équivalente dans les deux sexes et sa sévérité objectivée au cathétérisme est tout à fait comparable ;
- la pratique d'un cathétérisme après infarctus est également moins fréquente chez les femmes, suggère une étude effectuée à l'Université de Yale (p < 0,001). On notera que ce n'est pas au niveau de l'indication de cet examen très forte ou, au contraire, très faible qu'il existe une différence significative mais dans les situations intermédiaires (FEVG < 40 %, infarctus sous onde Q, insuffisance cardiaque, avant geste de revascularisation). En tout état de cause, la même étude montre que le sexe du médecin ne joue aucun rôle à ce sujet et que, en particulier, les médecins hommes ne traitent pas plus mal leurs patientes que leurs consurs.
Au total, il apparaît clairement que les femmes font l'objet d'une prévention cardio-vasculaire moins efficace, sans que les travaux présentés à l'AHA ne démontrent une faille dans les structures soignantes. S'agit-il donc, du moins en partie, des effets d'une moins bonne sensibilisation et information des femmes elles-mêmes ?
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