Les études étaient discordantes. Certaines montraient une relation nette entre les fausses couches ou les avortements et le risque cardio-vasculaire, d’autres ne trouvaient rien. C’est pourquoi des médecins allemands, Elham Kharazmi et coll. (Heidelberg), ont cherché la vérité en jouant sur les grands nombres dans le cadre d’une étude prospective, la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Ils ont ainsi obtenu des données plus précises allant dans le sens d’un surrisque essentiellement d’infarctus du myocarde.
L’enquête a porté sur 11 518 femmes qui toutes avaient été enceintes. L’analyse statistique montre que chaque accouchement d’un enfant mort-né multiplie le risque d’infarctus par 2,65. Plus de 3 fausses couches spontanées sont associées à un risque d’infarctus multiplié par 9. Ces résultats sont valides même après ajustement selon les facteurs de risque cardio-vasculaire connus.
À l’inverse, l’étude n’a mis en évidence aucun lien entre les avortements et l’infarctus, pas plus qu’entre la perte d’un enfant, quel qu’en soit le mode, et la survenue d’un AVC.
Sans précisément expliquer comment une telle relation peut survenir, les auteurs évoquent plusieurs pathologies communes à l’obstétrique et à la cardiologie. Ils rappellent l’action des anticorps antiphospholipides, le rôle de la dysfonction endothéliale ou bien encore celui des taux élevés d’homocystéine.
« Heart », (2010) édition en ligne doi:10.1136/hrt.2010.202226.
lequotidiendumedecin.fr, le 02/12/2010
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