L'information sur les essais cliniques n'est pas toujours ce qu'elle devrait être et le consentement pas aussi éclairé qu'il est souhaitable, si l'on en croit une étude américaine dont les résultats sont publiés dans le « Lancet » (24 novembre).
Un questionnaire a été proposé à 205 patients atteints de cancer, enrôlés dans des essais cliniques de phase I (sécurité et tolérance) réalisés à Boston*. La quasi-totalité se déclarent très satisfaits du processus de consentement éclairé et quasiment aucun ne rapporte de pression de la part des médecins pour les inclure dans les essais. Pourtant, 71 % seulement avaient compris que les essais étaient conduits pour le bénéfice de futurs malades et pas pour directement pour le leur et moins de 40 % qu'ils encouraient des risques d'inconfort plus grand qu'avec les thérapies traditionnelles.
Les hôpitaux de Boston, impliqués dans l'expérience, travaillaient pourtant depuis des années à améliorer l'information sur les essais : utilisation de traducteurs, formules simplifiées de consentement, brochures de lignes directrices pour le consentement éclairé, programmes pour les personnels soignants impliqués.
Car, pour les médecins eux-mêmes, le but des essais de phase I n'est pas toujours bien clair : répondant également à un questionnaire, seulement 46 % des soignants dont les patients étaient enrôlés dans les essais étaient d'accord sur le fait que l'expérimentation avait principalement pour but d'améliorer le traitement de futurs patients. Pour les chercheurs, cela résulte de la situation de conflit dans laquelle se trouve le médecin, entre la volonté de faire avancer la recherche et celle d'aider le patient qui se trouve en face de lui. Un conflit dont il faut être conscient si l'on veut que les participants aux essais distinguent recherche et thérapeutique.
* Dana Farber Cancer Institute (Dr Steven Joffe), Massachusetts General Hospital et Brigham and Women's Hospital.
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