A Ramatuelle, les invités de la table ronde politique, animée par le Dr Gérard Kouchner, P-DG du « Quotidien du Médecin », se sont efforcés de décortiquer la réforme de l'assurance-maladie que le ministre de la Santé présente comme celle de la dernière chance.
L'élu socialiste de Paris, le Dr Jean-Marie Le Guen, a estimé que ce texte était plein d' « ambiguïtés », hormis la reprise en main par l'Etat de la Sécu - confirmée par la nomination du directeur de cabinet de Philippe Douste-Blazy au poste de « proconsul » de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie. « Jamais la convention médicale n'aura un aspect si stratégique car toutes les ambiguïtés de la loisont placées dans la convention », a déclaré le député PS. Or, « on sort souvent de l'ambiguïté à ses dépens », a-t-il souligné. Jean-Marie Le Guen a alerté ses confrères médecins sur les « problèmes sanitaires et sociaux » qui se poseront si l'on demande aux patients de payer toujours plus. Selon lui, contrairement à une idée répandue chez les médecins libéraux, « la voie royale n'est pas le décrochage entre les dépenses de santé et les dépenses d'assurance-maladie » (par une politique de déremboursement).
De son côté, Jean-Luc Préel voit dans la réforme « un peu une occasion manquée », dès lors qu' « on n'a réglé ni le problème de l'hôpital ni celui de l'éducation à la santé ». « Les économies de dépenses (grâce aux dossier médical personnel et au médicament) ne seront certainement pas assurées », a relevé le député UDF de Vendée, tandis qu'on a « confié aux générations suivantes » le fardeau du déficit cumulé de 32 milliards d'euros, ce qui est « moralement inacceptable ».
L'élu UMP Pierre Morange a, quant à lui, rappelé qu'en son temps « le gouvernement Jospin (avait) déjà repoussé de 2009 à 2014 la fin de la Cades » (Caisse d'amortissement de la dette sociale). Le député des Yvelines a logiquement défendu la réforme du gouvernement qui a le mérite « de ne pas diaboliser les professionnels de santé pour une fois », par opposition au plan Juppé de 1996.
Il reste que la solution aux maux de l'assurance-maladie est ailleurs pour Jean-Marie Le Guen et Jean-Luc Préel. Le député socialiste pense qu' « il faut une réforme profonde de l'offre de soins », afin de « faire évoluer les barrages » existant entre soins curatifs et prévention, et entre médecine de ville et hôpital. Il juge aussi nécessaire « une régionalisation de la gestion du système ». Cette régionalisation, que l'UDF appelle de ses vœux depuis des années, est nécessaire « pour arriver à une vraie maîtrise des dépenses », a fait remarquer Jean-Luc Préel, l'échelon régional étant « le niveau pertinent pour s'occuper des problèmes de santé », tout en tenant compte des besoins de la population. « Pour nous, à l'UMP, la régionalisation est éminemment souhaitable », a rétorqué Pierre Morange. Dans ce domaine, la loi du 13 août n'est qu'une « étape intermédiaire », a-t-il ajouté, puisqu'elle prévoit « l'expérimentation d'agences régionales de santé » pendant quatre ans dans certaines régions.
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Les failles de la réforme, selon l'UDF et le PS
Publié le 28/09/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7600
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