Il y a un an et demi, le premier séminaire IPM (internat, pédagogie médicale) 2000, consacré à l'enseignement et à la formation, avait lancé un pari : celui de réunir les enseignants intéressés par les nouvelles technologies, de se faire connaître, mais aussi de travailler ensemble.
Or, non seulement le pari a été tenu, mais, de plus, ce premier colloque a été le point de départ d'un mouvement d'importance. Cette réunion a eu plusieurs prolongements : les pouvoirs publics ont pris plusieurs initiatives pour encourager les expériences de ce type et, dans plusieurs facultés, on s'est efforcé de faire participer un maximum d'enseignants à la mise en chantier des nouveaux campus numériques.
Université médicale virtuelle
L'année dernière, dans quatre disciplines (imagerie médicale, gynécologie, urgences et microbiologie), des responsables de faculté avaient relevé le défi que représente une alliance autour d'un programme d'enseignement couvrant les cours, depuis le PCEM 1 jusqu'à la spécialité ou la formation continue. Actuellement, ce sont douze disciplines qui sont concernées et leurs responsables planchent sur leur spécialité respective, afin organiser l'enseignement, sur le plan national, dans l'esprit proposé par les promoteurs de l'Université médicale virtuelle francophone (UMVF), qui réunit son deuxième séminaire international du 22 au 24 novembre à Nice.
Cet esprit, ce n'est pas simplement l'envie de travailler ensemble ; il s'agit aussi d'accepter les différences entre les facultés et de laisser chacun libre d'agir à sa guise pour l'élaboration du système et des programmes.
L'idée, c'est de constituer une grande mosaïque à laquelle chacun apportera sa contribution en proposant sa production en ligne : un cours, des schémas, un film, des cas cliniques, etc.
Le collège national des enseignants de chaque spécialité se réunit avec sa société savante et organise les contenus de l'enseignement, en relation avec les auteurs, en conformité avec les programmes officiels, et avec l'accord de la conférence des doyens. Les décisions collégiales peuvent parfaitement permettre que plusieurs cours, traitant du même sujet et de la même discipline, seront simultanément en ligne et offriront un choix aux enseignants des autres facultés, permettant d'orienter leurs étudiants vers le support qui semble le plus conforme à leurs connaissances.
Ainsi, thème après thème, cycle après cycle, le grand « patchwork » de la spécialité s'organise, en laissant à chacun la liberté de participer au campus numérique ou non, d'y contribuer ou non, d'en utiliser les contenus ou non.
Certains enseignants ont déjà conçu des supports de formation, d'autres en ont l'envie, mais ils n'ont pas tous les moyens financiers et techniques de mettre en uvre leurs idées. L'UMVF est là pour les aider, les guider, les mettre en relation avec des collègues plus aguerris. Un centre de formation des maîtres se met en place sous la houlette du Pr Albert-Claude Benhamou. Il s'agit de l'Ecole nationale d'ingénierie pédagogique, pour ne pas dire de « e-learning ».
Il faut, en effet, dans une organisation de cette ampleur, qui prétend remanier l'enseignement de la médecine, ne pas oublier ce qui avait été pour une grande part laissé pour compte jusqu'à présent : la formation pédagogique des enseignants. Ce sera donc bientôt chose faite.
A Nice, au cours des trois jours que durera IPM 2001, de nombreux enseignants viendront de la plupart des facultés françaises pour exposer le travail qu'ils ont entrepris. Ils en discuteront publiquement et le feront valider par leurs collègues. Parmi ceux qui viendront rendre compte, on trouvera les représentants des différents campus numériques en voie de construction : microbio, gynéco-obstétrique, neurochirurgie, urgences, hygiène hospitalière, odontologie, imagerie, ORL, mais aussi des enseignants qui exposeront leurs idées et leurs projets sur l'évaluation des connaissances en ligne. Une visioconférence aura lieu avec des médecins et enseignants canadiens qui feront part de leur expérience dans ce domaine.
Pour ne pas se replier sur elle-même, l'UMVF fait appel à des partenaires privés naturels, ceux qui, dans le domaine de la presse ou de l'édition, ont toujours accompagné le monde universitaire : Masson et « le Quotidien », par exemple, qui viendront expliquer comment ils utilisent leurs supports papier et virtuel de la façon la plus proche possible des besoins des enseignants.
* Renseignements : 04.91.14.30.30.
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