Céret : Jean-Pierre Pincemin
Né en 1944, Pincemin se tourne, à ses débuts de peintre, vers l’abstraction radicale, et participe à la fin des années 1960 au groupe Support/Surface. Il découpe et colle alors sur des toiles des formes colorées, ou figure des empreintes de grillages, mais ne tarde pas à revenir au pinceau, et parvient bientôt à un syncrétisme entre peinture figurative et abstraite. C’est cette multitude d’expressions picturales propres à l’artiste, c’est cette variété de styles, de formats et d’inspiration que le musée d’Art moderne de Céret illustre, à travers les œuvres qu’il expose du peintre iconoclaste. Ses toiles récentes, de grand format, sont des constructions expressionnistes et imaginatives, remplies de formes organiques, végétales ou géométriques. Pincemin donne à la couleur un velouté et à la matière une intensité. Il prête à ses œuvres multiformes une mobilité et une liberté dans lesquelles on aime à se perdre.
Musée d’Art Moderne, 8, boulevard Maréchal Joffre, tél. 04.68.87.27.76. Jusqu’au 10 octobre.
Limoges : céramiques
La céramique se décline de toutes sortes de façons à Limoges. À la Galerie des Hospices, « De terre et de feu. L’aventure de la céramique européenne à Limoges » réunit plus de 400 pièces, du XVIIe siècle à nos jours, ainsi qu’une dizaine d’œuvres, magistrales par leur réalisation et leurs dimensions, datant du milieu du XIXe. Elles mettent toutes en valeur la production de neuf célèbres centres de céramiques européens. Une exposition didactique qui explique et détaille les caractéristiques des quatre grandes familles de céramique (la terre cuite, la faïence, le grès, la porcelaine), et retrace l’histoire esthétique de ces arts du feu : les périodes baroque, néoclassique, romantique, orientaliste, japoniste, de l’art nouveau ou contemporaine sont largement illustrées. Non loin de là, à la Fondation d’entreprise Bernardaud, une exposition de bijoux contemporains en céramique dévoile une série de broches, de bagues et autres colliers d’une grande inventivité.
Galerie des Hospices, 6, rue Louis-Longequeue, jusqu’au 26 septembre. Manufacture Bernardaud, 27, avenue Albert Thomas, jusqu’au 16 octobre.
Paris : Jules Chéret
Ses contemporains le considéraient comme le père de l’affiche en couleur et l’inventeur de l’affiche moderne. Jules Chéret (1836-1932), lithographe, imprimeur, dessinateur, peintre, décorateur, restitua brillamment dans ses affiches l’effervescence artistique du Paris fin de siècle et de l’activité économique et culturelle de la Belle Époque, du cirque au café-concert, en passant par les expositions, la mode, les produits pharmaceutiques, la presse… Chéret contribua fortement à révolutionner et à faire reconnaître cet art considéré comme mineur jusqu’alors. Grâce à lui, l’affiche entra dans les mœurs, peupla les revues illustrées et les murs des villes. Au moyen d’un style très créatif, vivant, mélange d’audaces modernistes et de tradition néorococo, Chéret conçoit des affiches joyeuses, peuplées de clowns, d’arabesques, de ravissantes figures féminines… Une œuvre d’une gaité folle.
Musée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 1er, tél. 01.44.55.57.50. Jusqu’au 7 novembre.
Quimper : Meijer de Haan
À Amsterdam sa ville natale, Meijer de Haan (1852-1895) peint des scènes de la communauté juive dans un style académique. Lorsqu’il arrive à Paris en 1888, il rencontre Gauguin, part pour Le Pouldu et adopte rapidement le style de l’École de Pont-Aven. Vierge, pittoresque, baigné d’une lumière tantôt opalescente, tantôt éclatante, le site de Pont-Aven avait de quoi séduire. À l’instar de son ami Gauguin, Meijer de Haan trouva dans la Bretagne une terre promise pour porter ses pinceaux vers une représentation synthétique et primitive de la nature, vers l’affirmation de la couleur pure, vers une forme de naïveté, d’abstraction et de symbolisme mêlés, vers une stylisation et une recherche de simplicité. Trente œuvres du peintre néerlandais sont exposées ici (couchers de soleil, scènes populaires, natures mortes…), en confrontation avec trois toiles de Gauguin. Elles laissent toutes entendre « le ton sourd, mat et puissant » qui résonne dans la Bretagne, comme le disait si joliment Gauguin.
Musée des Beaux-Arts de Quimper, 40, place Saint-Corentin, tél. 02.98.95.45.20. Jusqu’au 11 octobre.
Saint-Tropez : Amedeo Modigliani
Le musée de l’Annonciade consacre une exposition au peintre de Livourne (1884-1920), si connu et pourtant si peu montré. Une quarantaine d’œuvres (peintures et dessins) sont présentées dans l’exposition, qui dévoile un aperçu varié de son art, depuis ses premières toiles réalisées dans l’effervescence artistique des années 1910 et de l’École de Paris. Multiple, à la fois fauve, influencé par la peinture de la Renaissance, l’art primitif, le cubisme, Modigliani était ouvert à tous les langages, en toute indépendance. C’est ce qui fait la richesse de sa création, dont un bel ensemble d’œuvres graphiques se laisse admirer ici. Il utilise des couleurs chatoyantes, tantôt vives, tantôt subtilement retenues, dans ses nus et ses portraits. Chaque toile porte la marque de l’harmonie et pénètre avec pudeur les secrets de l’âme humaine.
Musée de L’Annonciade, place Grammont, tél. 04.94.17.84.10. Jusqu’au 18 octobre.
Vic-sur-Seille : Camille Hilaire
Artiste secret, patient et persévérant, Camille Hilaire (1916-2004) ne cessa jamais de créer dans la plus grande intégrité et liberté, loin des modes. Ni l’abstraction lyrique, ni l’art informel, ni l’art cinétique, ces célèbres mouvements et avant-gardes qui triomphèrent dans l’histoire de l’art du XXe siècle, ne l’attirèrent. Il ne se détourna jamais d’un style personnel, limpide, sincère et précis, pour restituer les choses dans leur plus belle vérité. Plus d’une centaine de pièces – dessins, peintures, cartons, céramiques, esquisses pour des grands décors de vitraux, fresques – nous font découvrir l’art de ce créateur qui aura tout au long de sa vie affirmé la toute puissance du savoir-faire, de ce qu’on pourrait appeler « le beau métier ». Dans ses scènes de genre, ses nus, ses paysages, Hilaire fait preuve d’un talent d’observation simple et obstiné. À la fois la justesse du regard et la sensation pure.
Musée départemental Georges de La Tour, place Jeanne d’Arc, tél. 03.87.78.05.30. Jusqu’au 26 septembre.
* Voir le début de notre sélection dans « le Quotidien » du 8 juillet.
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