Paris : « Les Petits Métiers » d’Irving Penn
Irving Penn craignait que les métiers anciens et traditionnels ne disparaissent. Il entreprit alors au début des années 1950 un formidable projet quasi encyclopédique, pour détailler, recenser et immortaliser ces professions. Il recruta ses modèles dans la rue, à Paris, à Londres et à New York, et les fit poser dans leur tenue de travail, à l’intérieur d’un studio, devant un arrière-plan, toujours le même, fait d’un rideau de théâtre. Pompiers, gardiens de voiture, sculpteurs bohèmes, chanteuses, vendeurs de hot-dog, poissonniers, marchands de journaux, chiffonniers, garçons bouchers, se retrouvèrent ainsi isolés dans ce « territoire neutre », répondant à la volonté du photographe qui était d’« éloigner les modèles de leur environnement naturel ». Avec la série des petits métiers (Small Trades), une centaine de tirages jamais montrés à Paris sont ainsi à découvrir.
Fondation Henri Cartier-Bresson, 14e., tél. 01.56.80.27.00. Jusqu’au25 juillet.
Avignon : Miquel Barceló
Miquel Barceló (né en 1957), célèbre artiste contemporain qui incarne le renouveau de la peinture espagnole, fait l’objet d’une grande exposition en Avignon, dans trois lieux historiques. Au Palais des papes, on découvrira des œuvres récentes et inédites de l’artiste, tandis que la Collection Lambert abrite la dernière décennie de ses créations picturales. Enfin, le musée du Petit Palais, désireux d’entretenir un dialogue entre art ancien et art contemporain, expose des œuvres gothiques de Majorque (la ville natale de Barceló) confrontées à celles du peintre. L’occasion de redécouvrir les créations si caractéristiques du style de Barceló et de son univers, dessins et estampes peuplés de monstres et d’animaux hybrides, installations inspirées des vanités et du temps qui passe, objets conceptuels et poétiques, livres peints et bricolés, toiles imprégnées de pigments, d’une matière grumeleuse, argileuse.
Jusqu’au 7 novembre.
Issoudun : Léon Werth, le promeneur d’art
Léon Werth (1878-1955) fut un écrivain, journaliste, critique d’art et intellectuel engagé, fortement marqué par la naissance de l’Impressionnisme et sa rencontre avec Monet, et ami des peintres Marquet, Signac (notre photo), Bonnard… Il se qualifiait joliment lui-même de « promeneur dans le monde des couleurs, des formes et des apparences ». Le musée de l’Hospice Saint-Roch présente une centaine d’œuvres (peintures, dessins, sculptures et mobilier) d’artistes qu’il aima et admira tout au long de sa vie. Des publications, des correspondances et des archives complètent cette manifestation qui nous familiarise avec le milieu intellectuel de ces années de la première moitié du XXe siècle.
Musée de l’hospice Saint-Roch, tél. 02.54.21.01.76. Jusqu’au 19 septembre.
Caen : l’Accademia Carrara de Bergame
Fondée en 1796 par le comte Giacomo Carrara, l’Accademia Carrara de Bergame abrite de somptueux chefs-d’œuvre de l’art italien, de Bellini à Botticelli, en passant par Guardi… L’exposition du musée de Caen présente une sélection de plus de 80 toiles venues de cette collection, de la Renaissance au XVIIIe (notre photo, « Portrait de Julien de Médicis », par Botticelli). On y trouve la fine fleur des écoles vénitienne, florentine et bergamasque : grands polyptyques, portraits, tableaux religieux, vues de Venise… Un résumé passionnant et un brillant florilège de la peinture de ces quelques siècles.
Musée des Beaux-Arts - Le Château, tél. 02.31.30.47.70. Jusqu’au 19 septembre.
Roubaix : Pierre Loti dessinateur
On connaît l’écrivain Pierre Loti (1850-1923) pour ses célèbres pages, « Aziyadé », histoire d’amour tragique, « Pêcheur d’Islande », inspiré des mers glaciales septentrionales, « le Désert » et l’appel de la quête spirituelle et mystique, ou encore le superbe « Fantôme d’Orient », pour ne citer qu’elles. Mais ses périples dans le Maghreb, au cœur du désert du Sinaï, en Asie mineure, sur la Baltique, en Islande, dans le Tonkin, au Japon, en Scandinavie, en Égypte ou en Turquie, lui ont également inspiré de ravissants dessins. La Piscine présente 75 œuvres graphiques de l’écrivain, des crayons, aquarelles, sanguines harmonieux et mystérieux, remplis de précision et de pittoresque, habités par une mélancolie très fin de siècle. Notre photo : portrait d’Ariinore Moetia, qui inspira sans doute le personnage d’Ariitéa dans « Le Mariage de Loti ».
La Piscine-Musée d’art et d’industrie André Diligent, tél. 03.20.69.23.00. Jusqu’au 12 septembre.
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