Si les examens pratiqués sur les patients atteints du syndrome de détresse respiratoire aigu (SARS) peuvent faire penser à la présence d'un paramyxovirus, il est beaucoup trop tôt pour confirmer cette information, ou pour incriminer un virus comme cause de la maladie, explique au « Quotidien » le Dr Wolfgang Preiser, chercheur à l'institut de virologie médicale de l'université de Francfort.
Des études réalisées au microscope électronique évoquent la présence d'un paramyxovirus chez deux patients, mais celle-ci ne peut être affirmée avec certitude. Selon le Dr Preiser, la détermination exacte de la nature de l'agent pathogène prendra encore plusieurs jours, et ce dernier peut très bien être d'une nature totalement nouvelle. Si l'hypothèse du paramyxovirus est confirmée, il est très différent du virus Hendra, notamment parce que le SARS se propage très rapidement, contrairement à Hendra, qui est peu contagieux. Tous les laboratoires du monde cherchent à trouver aussi vite que possible la nature exacte de l'agent responsable du SARS. Mais leurs recherches sont rendues plus difficiles par la symptomatologie de la maladie, qui peut être confondue avec d'autres affections respiratoires.
Actuellement, en Allemagne, deux patients, l'un à Berlin et l'autre à Leipzig, sont soignés pour une suspicion de SARS, et les médecins redoutent l'apparition de mouvements de panique, y compris en Allemagne ou en France.
Les trois patients singapouriens hospitalisés à Francfort sont toujours dans le service d'isolement de l'hôpital de la ville. Le médecin singapourien n'avait plus de fièvre mardi, et semble sur la voie de la guérison, estime le Dr Preiser. Son épouse, enceinte, a toujours de la fièvre et l'état de sa belle-mère semble se stabiliser.
Des prélèvements envoyés à Lyon
« Dans l'état actuel des choses, conclut le Dr Preiser, je ne sais absolument pas comment va évoluer la maladie : nous pensons que nos trois patients sont maintenant tirés d'affaire, mais j'ignore si le SARS continuera à se développer. » Selon lui, il peut disparaître aussi vite qu'il est apparu, mais il peut aussi se propager et entraîner « une pandémie mondiale, qui serait très grave, et qu'il ne faut malheureusement pas exclure ».
Les prélèvements effectués par le laboratoire de Francfort ont été envoyés au laboratoire de l'Institut Pasteur de Lyon. Plusieurs chercheurs, dont le Dr Preiser, s'apprêtent à partir pour la Chine, afin d'étudier la structure génomique des virus.
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