Un marqueur tissulaire du cancer de la prostate vient d'être testé par Mark A. Rubin et coll. (université du Michigan, Etats-Unis). La présence du gène AMACR (pour Alpha-MethylAcyl Coenzyme A Racemase) permettrait, sur des biopsies prostatiques, de différencier, avec de grandes sensibilité (97 %) et spécificité (100 %), une lésion cancéreuse d'une lésion bénigne, l'intérêt majeur apparaissant, de fait, en cas de lames douteuses.
Cette découverte, publiée dans le « JAMA », est née de travaux antérieurs sur le profil moléculaire des cancers prostatiques. Ces travaux avaient permis d'identifier des marqueurs biologiques et des gènes de régulation potentiels. Parmi ces derniers, le gène AMACR était largement surexprimé. Il a donc fait l'objet de l'étude des chercheurs américains.
Sur 342 échantillons de tissu cancéreux à différents stades, le gène AMACR a pu être validé à deux échelons. Au niveau de la transcription, par RT-PCR (Reverse-Transcriptase Polymerase Chain Reaction), et au niveau protéique, par des techniques d'immunoblot et d'immunohistochimie. Ensuite, l'utilité de l'identification du gène a été menée sur 94 spécimens de biopsie prostatique à l'aiguille.
Sur quatre types d'analyse indépendante par puces à ADN, trois ont confirmé la surexpression du gène au cours du cancer prostatique. L'évaluation de l'expression du gène au sein d'échantillons de tissu prostatique atteints de diverses affections (hypertrophie bénigne, atrophie, néoplasie intraépithéliale, cancer localisé ou métastasé) a été concluante. Au sein des biopsies prostatiques, l'évaluation de l'expression de la protéine AMACR, selon l'intensité de la coloration, a permis d'établir les sensibilité et spécificité élevées de la méthode proposée.
L'identification du gène AMACR a ainsi été validée comme marqueur du cancer prostatique (sur des échantillons de tissus) et son utilité démontrée par l'expression de la protéine AMACR au sein de biopsies à l'aiguille.
« JAMA », 2002 ; 287 : 1662-1670.
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