UN MILLIER DE CARABINS ont manifesté la semaine dernière dans les rues de la capitale, à l'appel de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), pour demander le retrait de la lecture critique d'article (LCA) des épreuves classantes nationales (ECN). Pour la seconde fois cette année après la mobilisation de 2000 carabins en février, les étudiants ont défilé depuis le parvis de la gare Montparnasse jusqu'au boulevard Saint-Germain où ils ont bloqué la circulation. Des manifestants ont brûlé leur blouse quand d'autres s'enchaînaient autour du Panthéon en attendant des nouvelles de la délégation reçue par le directeur général de l'Enseignement supérieur. A l'issue de l'entretien, les étudiants n'ont obtenu aucune avancée. «Nous avons été fermes, nous n'avons rien lâché mais nous ne pouvons rien faire de plus aujourd'hui», a crié dans le mégaphone Charles Mazeaud, nouveau président de l'Anemf.
Réunis en assemblée générale, les représentants des associations locales ont finalement décidé d'accepter la proposition formulée par Valérie Pécresse, deux jours auparavant. Après être revenue dans un premier temps sur la parole de son prédécesseur François Goulard de supprimer la LCA en 2008 (« le Quotidien » du 18 juin), la ministre de l'Enseignement supérieur a en effet indiqué qu'elle «envisageait de proposer au Parlement le report à l'année universitaire 2008-2009 de la LCA». Un revirement inédit puisque le rapport remis sur le sujet par l'ancien député UMP du Val-de-Marne Pierre-Louis Fagniez précisait qu'un décret modificatif soumis au Conseil d'Etat était indispensable – cette procédure pouvant demander un à deux ans. Les étudiants demandent pour leur part une modification de la loi de modernisation de 2002 qui prévoit la mise en place de la LCA en 2008.
Groupe de travail.
Valérie Pécresse souhaite que l'analyse d'article intègre dès 2009 les épreuves classantes nationales (ECN). Elle a annoncé la constitution d'un groupe de travail réunissant doyens de faculté et étudiants pour mettre en place cette nouvelle épreuve dans les meilleures conditions.
L'Anemf dénonce depuis plusieurs mois l'inégal enseignement de la LCA dans les universités, de nature à rompre l'égalité des chances entre tous les candidats. L'association assure qu'elle veillera à ce que l'épreuve soit dispensée de la même façon dans toutes les facultés.
Elle souhaite que, pendant ses premières années d'existence, la LCA ne représente que 5 % de la note finale des ECN contre les 20 % initialement prévus. «Nous décidons de casser le mouvement car nous n'avons plus les moyens de lutter dans la rue, explique Chloé Moulin, porte-parole de l'Anemf. Nous allons maintenant exercer du lobbying auprès des députés pour qu'ils acceptent de réduire le coefficient de l'épreuve.» Quelques minutes après l'appel au dispersement des manifestants jeudi soir, certains étudiants jusqu'au-boutistes ne décoloraient pas. «On a fait deux fois 11heures de bus pour rien, pestait une montpelliéraine, déçue. On s'est bien fait balader.»
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