LES ORGANISATIONS NATIONALES d'étudiants en médecine, pharmacie, sages-femmes, kinésithérapie, orthophonie, soins infirmiers, médecine générale et chirurgie dentaire expriment leurs « sentiments mitigés » après l'annonce par le gouvernement d'une réforme de la formation initiale des professions de santé (« le Quotidien » du 16 novembre). S'ils se félicitent de la « prise de conscience ministérielle au sujet de l'intégration de leurs filières dans le processus de Bologne » sur l'harmonisation européenne des diplômes, les étudiants en santé restent prudents quant aux échéances annoncées. « Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, l'objectif 2006 semble difficile à atteindre sereinement », indiquent-ils. Les associations et fédérations nationales d'étudiants de ces filières sont alertées par le principe de « délégation de tâches » auquel elles préfèrent le « transfert de compétences ». « Dans le but de donner à toutes les professions de santé une place dans le nouveau parcours de soins, une réflexion sur les actes médicaux et paramédicaux doit être menée, incluant tous les professionnels, expliquent ces associations. Il convient d'anticiper la redéfinition des contenus pédagogiques en impliquant dans la réflexion l'ensemble des étudiants et les représentants de ces professions de santé concernées ».
Quel impact pour les carabins ?
Cette profonde réforme entraîne des interrogations sur l'entrée et la sortie des études de médecine. Afin de limiter le « gâchis humain » de la première année, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) souhaite renforcer l'information des lycéens sur les études de médecine et mettre en place un redoublement différé pour tous les étudiants ayant obtenu des résultats en dessous d'une note seuil. Bien qu'elle soit favorable à une mutualisation des enseignements et la mise en place de passerelles, l'Anemf reste opposée à une première année des études de santé (Paes), calquée sur le modèle des classes préparatoires aux grandes écoles, « qui créerait plus de problèmes qu'elle n'en résoudrait ». L'harmonisation du premier et du deuxième cycle des études de médecine (d'une durée totale de six ans) dans le cadre du schéma LMD - licence (trois ans), master (cinq ans), doctorat (huit ans) - pose également problème. L'Anemf est hostile aux expérimentations dans certaines facultés des deux premiers cycles en cinq ans. « Ces promotions expérimentales compromettraient le caractère national et unitaire des épreuves classantes nationales (ECN), posant d'importants problèmes de logistique et d'égalité entre les étudiants », soutient l'association.
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