UNE PRÉVALENCE moindre du diabète de type 1 chez les femmes suggère que les stéroïdes pourraient avoir un effet protecteur contre les lésions des cellules bêta pancréatiques. De fait, des résultats récents ont indiqué que le 17 bêta-estradiol, estrogène d’origine ovarienne, a un effet protecteur sur la production d’insuline dans des états diabétiques, plus marqué en fonction de la sévérité de l’atteinte.
Les études in vitro montrent que l’estradiol aux concentrations utilisées en pharmacologie protège les îlots pancréatiques contre une apoptose induite par des cytokines pro-inflammatoires, semblables à celles qui sont en cause in vivo dans la destruction de ces cellules.
Le récepteur estrogénique nucléaire alpha.
Dans leur nouveau travail, Cedric Le May et coll. (Houston, Etats-Unis) précisent les choses et montrent que l’action antiapoptotique de l’estradiol s’exerce par l’intermédiaire du récepteur estrogénique nucléaire alpha (ER-a), qui est prédominant dans la médiation des fonctions biologiques de l’estradiol (l’estradiol supprime l’apoptose des neurones in vivo). La démonstration a été réalisée sur des souris rendues déficientes en estradiol ou résistantes à l’estradiol par altération des gènes de l’aromatase (souris ArKO) et du ER-a (souris ERKO). Les animaux ArKO –/– mâles et femelles ont des cellules bêta vulnérables à l’apoptose et une propension au diabète de type 1 après une exposition à un stress oxydatif aigu par la streptozotocine.
Chez ces souris, le traitement par estradiol « récupère » l’apoptose des cellules bêta et aide à soutenir la production d’insuline. En fait, il prévient le diabète.
Ces observations sont confirmées in vitro lors de l’observation des cellules bêta de ces souris.
L’étape suivante a consisté à montrer que la protection par l’estradiol disparaît partiellement lorsque les cellules bêta sont traitées par un antagoniste des ER-a. Et qu’il en est de même au niveau des îlots portant le déficit ERKO.
En conséquence, les souris ERKO ne sont plus protégées par l’estradiol. Et elles présentent alors une susceptibilité non spécifique, non liée au genre, aux altérations oxydatives, avec une précipitation vers un diabète de type 1.
Pour finir – ce qui complète la démonstration –, C. Le May et coll. trouvent que la prédisposition au déficit à l’insuline peut être reproduite chez les souris sauvages cette fois, en inhibant les récepteurs ER-a par un moyen pharmacologique (le tamoxifène).
« Proc Natl Acad Sci », édition avancée en ligne.
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