APRÈS UN AVC, le risque de récurrence est de 7,7 % à un an et de 18,3 % à cinq ans.
Étude la plus vaste jamais menée dans la prévention secondaire des AVC, PRoFESS (Prevention Regimen For Effectively avoiding Second Strokes) est un essai clinique randomisé, en double aveugle, contre placebo qui a suivi pendant quatre ans, 20 332 patients venant de 695 sites de 35 pays. Ces patients ont été randomisés pour recevoir soit du dipyridamole 200 mg plus de l'acide acétyle salicylique (Aggrenox, Boehringer Ingelheim), soit du clopidogrel (75 mg) une fois par jour ; simultanément, ils ont également été randomisés pour recevoir 80 mg de telmisartan (Micardis) ou un placebo.
Le taux de récidive d'AVC a été identique dans les deux groupes : 9 % pour le groupe Aggrenox et 8 % pour le clopidogrel (différence non significative). Selon le protocole de l'étude, le critère de non-infériorité n'a pas été atteint ; ce critère n'était pas le taux global d'AVC, mais le délai jusqu'à récidive. En ce qui concerne le critère secondaire d'évaluation (critère composite comprenant les AVC, les infarctus du myocarde et les décès vasculaires), le taux de ces événements cardio- et cérébro-vasculaires était également identique dans les deux groupes, soit 13,1 % à la fois pour l'association aspirine + dipyridamole et pour le clopidogrel.
Les AVC hémorragiques étaient plus nombreux chez les patients ayant reçu l'association aspirine + dipyridamole que chez ceux de l'autre groupe (0,8 % vs 0,4 %) ; en revanche, les récidives d'AVC ischémiques étaient moins fréquentes (7,7 % vs 7,9 %). Selon une analyse post-hoc, le nombre de décès et de handicap persistant à trois mois était comparable entre les deux groupes.
Les données de sécurité montrent que les événements hémorragiques majeurs étaient plus fréquents avec l'association aspirine + dipyridamole par rapport au clopidogrel, avec des taux respectifs de 4,1 % et 3,6 %, soit un risque accru de 15 %.
En ce qui concerne le telmisartan (Micardis), sa supériorité n'a pas été démontrée par rapport à un placebo lorsqu'il est associé à un traitement antiplaquettaire, avec un taux de récidives d'AVC de respectivement 8,7 % et 9,2 % pour un suivi de 2,5 ans en moyenne. Les investigateurs se demandent si avec un suivi plus long ces résultats ne seraient pas significatifs.
Pour le Pr Christoph Diener, «l'importante prévalence des accidents vasculaires cérébraux et des récidives d'AVC nécessite que soient offertes aux médecins différentes options thérapeutiques, afin de traiter au mieux et individuellement chaque nouveau cas. Les résultats de l'étude PRoFESS viennent aider les cliniciens en leur apportant différentes options thérapeutiques afin que chaque patient puisse bénéficier d'un traitement optimal».
D'après les communications de P. B. Gorelick (États-Unis), A. Agra (Pays-Bas), S. Yussuf (Canada), P. Bath (Royaume-Uni) et G. Hankey (Australie) lors de l'European Stroke Conference (Nice).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature