Neuropathie diabétique
L'ETUDE UKPDS (UK Prospective Diabetes Study) est une étude prospective d'une durée de vingt-cinq ans, qui a inclus 5 102 patients porteurs d'un diabète nouvellement diagnostiqué. Une évaluation de l'atteinte neurologique a été faite à l'entrée, puis renouvelée tous les trois ans. Les cas incidents étaient définis par la présence de signes de neuropathie lors de deux consultations consécutives, après douze ans d'évolution, chez les patients n'ayant pas de symptôme neurologique à l'inclusion. La prévalence et l'incidence, à douze ans, de la baisse de sensibilité du gros orteil étaient, respectivement, de 12,8 % et 13,8 % ; la prévalence de la perte bilatérale du réflexe achilléen était de 14,5 % et son incidence à douze ans de 22,2 % ; la prévalence d'une dysfonction érectile signalée par le patient était de 20,4 %, son incidence à douze ans de 34,3 %.
Les auteurs ont montré que le risque de développer une neuropathie augmente significativement avec : l'âge (+ 89 % tous les cinq ans), l'élévation de l'HbA1c (+ 40 % pour une élévation de 1 %), la consommation importante et régulière d'alcool, le tour de taille et le tabagisme. Soixante-quatre pour cent des hommes et 44 % des femmes qui n'avaient pas de neuropathie à l'entrée de l'étude présentaient au moins un signe clinique de neuropathie après douze ans d'évolution. Par ailleurs, dès l'inclusion dans l'étude (c'est-à-dire peu de temps après le diagnostic de diabète), 36 % des hommes et 21 % des femmes avaient déjà une atteinte neurologique. Si bien que, après douze ans d'évolution de la maladie, on estime que 71 % des hommes et 51% des femmes diabétiques ont une complication neurologique.
Or, comme l'a souligné le travail de L. Vileikyte (Manchester), l'une des conséquences de la neuropathie diabétique est un risque accru de dépression. Les auteurs ont montré que la présence d'une neuropathie diabétique est un signe prédictif de la survenue d'une dépression dans les dix-huit mois. La douleur, la perte d'équilibre et la limitation dans l'accomplissement des activités quotidiennes sont des facteurs favorisants la dépression. La perte de la stabilité joue un rôle majeur, par les répercussions sociales qu'elle engendre.
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