Q UE les parents d'élèves se rassurent : près de quatre enseignants sur cinq « s'estiment enbonne santé ». Ils sont 81,5 % chez les hommes et 76 % parmi leurs collègues femmes à faire état de ce bel optimisme, précise la Mutuelle générale de l'Education nationale (MGEN). Entre 20 et 29 ans, c'est le summum avec 90 %. Alors que les 50 ans et plus ne sont que 71 % à « se sentir bien ». Et le fait d'avoir « déclaré au moins une maladie actuelle », lors de l'étude la MGEN n'influe guère sur cet autodiagnostic, puisque 73 % des personnes concernées se jugent en « bon état ».
9,7 % de dépressifs
Pour autant, le corps enseignant n'est pas à l'abri. D'une façon générale, les « maladies du stress » sont plus fréquentes chez les mutualistes de la MGEN qu'au sein de la population générale, et plus particulièrement du côté des femmes, qui accusent des états anxieux, des insomnies, des allergies, des ulcères ou des migraines. Les dépressifs seraient 9,7 % (12 % parmi les femmes). Les moins de 30 ans sont les plus touchés. A titre de comparaison, deux enquêtes récentes, l'une aux Etats-Unis, l'autre aux Pays-Bas, fixent ces taux respectivement à 10 et 5,8 %.
Au chapitre du tabagisme, 60 % des mutualistes ont « déjà fumé » et plus de la moitié des conseillers pédagogiques sont toujours fumeurs contre un enseignant de maternelle sur quatre. 19,2 % prennent quotidiennement des boissons alcoolisées, contre 22,6 % dans la population générale d'après le Baromètre Santé 95/96 du Comité français d'éducation pour la santé.
Une forte fréquence d'arrêts de travail
Les enseignants ne négligent pas la prévention : 88 % des femmes de 50-60 ans ont effectué une mammographie, dans les trois dernières années, contre 60 % pour la France entière. Soixante-dix pour cent des mutualistes sont à jour pour les vaccins obligatoires, 44 % pour l'hépatite B, 15,9 % pour l'hépatite A et 14 % pour la grippe.
Quatre-vingt-quatre pour cent ont consulté un généraliste, au cours des douze derniers mois, et 68,5 % un spécialiste. L'hospitalisation a été nécessaire pour 14,4 %. Et les arrêts de travail, où le stress intervient à fortes doses, ont été fréquents : ils ont affecté, lors de l'année écoulée, 24 % des conseillers d'éducation, 16,8 % des enseignants du supérieur, 33,2 % du primaire, 33,6 % des lycées, 43,6 % des collèges, 42,4 % de maternelle et 44,9 % des professeurs de l'enseignement spécialisé.
Forte de cette approche de l'état de bien-être de ses mutualistes, la MGEN entend définir une véritable politique de santé publique, privilégiant la prévention sur le soin.
* 517 000 dans le secondaire.
L'enquête Santé-MGEN
Le département de recherche en santé publique de la MGEN, mis en place en 1999, a permis d'établir un portrait de l'état de santé d'un échantillon de la population mutualiste. L'enquête a porté sur l'exploitation de 6 724 questionnaires remplis par des mutualistes « représentatifs » âgés de 20 à 60 ans. Sur 100 personnes étudiées, parmi lesquelles 3 femmes pour 2 hommes, 63 sont des enseignants et 86 exercent leur activité professionnelle dans des établissements scolaires et d'enseignement.
Maladie actuelles déclarées par les mutalistes MGEN
Maladies déclarées(n = nombre de répondants)/Prévalence/Sexe-HF-Age 20-29.30-39.40-49.50et+>
.
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Etats anxieux (n = 6 240)24,216,130,120,522,725,925,3
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Rhinopharyngite, laryngite (n = 6 159)19,614,423,420,622,319,318,3
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Insomnies (n = 6 321)1812,322,211,614,818,721,9
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Migraine (n = 6 358)16,49,521,515,216,519,214,8
.
Arthrose (n = 6 403)13,39,7161,53,911,224,9
.
Eczéma, dermatite (n = 6,358)11,29,612,412,511,91110,6
.
Varices (n = 6 394)10,76,114,22,87,512,814,4
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