IL Y A aujourd'hui, en France, 110 000 patients séropositifs, 85 % d'entre eux sont suivis et traités à l'hôpital, 9 % sont en interruption thérapeutique.
Soixante-quatorze pour cent des patients traités sont en succès virologique prolongé (charge virale plasmatique inférieure à 400 copies/ml) et 88 % ont un nombre de lymphocytes CD4 > 200/mm3, ce qui témoigne d'un succès immunologique encore plus marqué que le succès virologique.
Cependant, il y a encore des échecs, 26 % des patients traités gardent une charge virale élevée et un taux de CD4 bas, alors qu'ils bénéficient de combinaisons d'antirétroviraux qui ont fait la preuve de leur efficacité.
Emergence de virus résistants.
Ces échecs résultent le plus souvent d'une adhésion incomplète au traitement, de l'émergence de virus résistants ou de problèmes pharmacologiques (interactions médicamenteuses, malabsorption).
Pour le Pr Jean-François Delfraissy (hôpital Bicêtre, Kremlin-Bicêtre), « ce relatif succès des traitements signifie que, dans le domaine du VIH, la problématique n'est plus uniquement la garantie de l'efficacité intrinsèque des produits, mais relève avant tout d'une bonne adhérence aux traitements et de l'acceptation de ces traitements par le patient ».
Depuis l'introduction des multithérapies antirétrovirales, le sida est devenu une maladie chronique, dans ces conditions, la bonne observance des traitements est capitale, car il existe un lien étroit entre la prise du traitement et le succès thérapeutique à court et à long terme.
Le niveau d'observance requis pour le traitement de l'infection par le VIH est le plus élevé jamais exigé pour une maladie chronique : entre 95 et 100 % sont nécessaires pour obtenir une baisse maximale de la charge virale, et cette observance doit se maintenir en permanence.
« Nous sommes aujourd'hui face à un véritable défi : 50 % des patients ont aujourd'hui des VIH porteurs de mutation de résistance. Nous avons probablement atteint un pic. Notre enjeu pour l'avenir : que les nouveaux patients soient de moins en moins porteurs de virus résistants », souligne le Dr Vincent Calvez (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris).
L'émergence de virus résistants est liée au développement de mutations de résistance à une ou plusieurs molécules antirétrovirales dû le plus souvent à des concentrations trop basses d'antirétroviraux.
Le dosage plasmatique.
Le problème actuel est le choix de combinaisons d'antirétrovirales non seulement puissantes, mais bien tolérées, faciles à prendre et qui induisent peu de résistance croisée. Le dosage plasmatique des antirétroviraux permet de vérifier que leur concentration est suffisante sans être excessive (risque d'effets secondaires) et des tests (tests de séquençage) permettent de quantifier leur résistance.
« Le bon usage des antirétroviraux est essentiel lors de l'instauration du traitement et le choix des stratégies de première ligne est fondamental pour en garantir les options futures du patient », souligne le Pr Jean-François Delfraissy.
Conférence de presse organisée par le Laboratoire Bristol-Myers Squibb, avec la participation des Prs Jean-François Delfraissy (hôpital Bicêtre, le Kremlin-Bicêtre), Pierre Dellamonica (Nice), et du Dr Vincent Calvez (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature