L 'ETUDE Fleurbaix Laventie Ville Santé, menée dans le Nord de la France depuis bientôt dix ans, permet un suivi nutritionnel, ainsi que de différents paramètres anthropométriques des enfants et de leurs parents. Lorsque l'on considère les apports en énergie totale et en énergie apportée par les protéines, il existe une relation positive mais pas significative avec l'ensemble des index d'adiposité.
Dans tous les groupes d'enfants, plus la part d'énergie apportée par les hydrates de carbone est importante, plus les index d'adiposité sont faibles, et inversement avec le pourcentage d'énergie lipidique.
Des seuils correspondant aux recommandations actuelles
Il existe des seuils qui correspondent aux recommandations actuelles (ANC 2000). Lorsque la quantité de lipides excède 34,2 % de l'apport énergétique total ou lorsque la quantité de glucides est inférieure à 51,7 %, les enfants ont plus de risques d'être en surpoids ou obèses.
Les seuils sont identiques chez les garçons et les filles. Un enfant sur quatre a des apports en glucides supérieurs à 51,7 et 24 % des apports en graisses inférieurs à 34 %.
Au niveau des acides gras, la proportion des acides gras saturés semble jouer un rôle. Lorsqu'elle est inférieure à 13,9 %, les enfants sont plus minces. Pour les hydrates de carbone, il n'y a pas de différence chez les enfants ayant un apport important d'énergie sous forme de glucides en fonction de la nature de l'hydrate de carbone (complexe ou simple).
Il semble donc que le type de nutriment soit plus important dans la relation avec l'adiposité que l'énergie totale.
Ce n'est pas la première étude dans laquelle on ne met pas en évidence de relation positive significative entre l'énergie totale et l'adiposité et ce même après exclusion des enfants obèses.
Moindre adipogenèse et augmentation des dépenses
Pour les auteurs, le fait que les enfants qui ont des apports énergétiques importants apportés par les glucides (> 51,7 %) soient plus fins est peut-être lié à une moindre adipogenèse et à une augmentation des dépenses énergétiques. L'originalité de l'étude est de mettre en évidence des seuils au-delà desquels il existe une relation entre les apports énergétiques et l'adiposité (51,7 % pour les glucides et 34 % pour les lipides). L'étude Fleurbaix Laventie Ville Santé confirme totalement le bien fondé des recommandations françaises actuelles, au moins chez l'enfant.
Dans l'étude Fleurbaix Laventie Ville Santé, la relation entre le pourcentage d'énergie apporté par les graisses et l'adiposité est moins significative que celle observée de manière inverse avec les apports en hydrate de carbone. Autrement dit, les enfants qui consomment le moins de glucides ont plus de risques d'avoir une adiposité que ceux qui consomment le plus de graisses.
Chez les enfants ayant un apport important en hydrates de carbone, il n'y a pas de différence dans l'adiposité selon la nature des hydrates de carbone. Cela confirme les résultats de l'étude d'intervention Carmen.
Gauthier Maillard, INSERM U258, « International Journal of Obesity » 24, 1608-1617.
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