LA DOULEUR de l'enfant et celle de la personne âgée sont encore insuffisamment reconnues et traitées, selon l'Association internationale pour l'étude de la douleur (Iasp) et la Fédération européenne des chapitres de l'Iasp. Elles ont donc retenu ce thème pour la Journée mondiale (aujourd'hui) et la Semaine européenne (du 17 au 22 octobre) de lutte contre la douleur.
Les deux associations lancent aujourd'hui une campagne de sensibilisation d'un an pour attirer l'attention sur l'importance de mieux détecter et prendre en charge la douleur aux âges extrêmes de la vie.
En ce qui concerne les enfants, ce n'est que dans les années 1980 qu'il a été démontré qu'ils pouvaient ressentir la douleur dès leur naissance. On sait aussi aujourd'hui qu'ils ont une mémoire de la douleur. Quant aux personnes âgées, la douleur a longtemps été indissociée du phénomène de vieillissement.
Si les moyens de prendre en charge la douleur existent, ils ne sont pas toujours disponibles ni utilisés. Une étude française, réalisée en 1998 dans les établissements de court séjour, a montré que le traitement de la douleur de l'enfant était très hétérogène. Dans l'étude hollandaise Perquin, effectuée en 2000 auprès de 6 636 enfants, 80 % d'entre eux disent avoir souffert de douleurs provoqués par des traitements invasifs et 54 % ont eu des douleurs prolongées.
Même constat chez les personnes âgées : de 25 à 50 % de celles qui vivent à domicile ont d'importants problèmes de douleur et de 45 à 80 % de celles qui sont en institution ont des douleurs insuffisamment soulagées.
Le soulagement de la douleur des enfants et des personnes âgées doit devenir une priorité pour tous les professionnels de santé, insistent les associations. Ils doivent recevoir une formation spécifique et il faut mieux adapter les traitements aux spécificités des enfants et des personnes âgées.
La Société française d'étude et de traitement de la douleur (Sfetd)*, chapitre français de l'Iasp, développe pour sa part différentes actions. Elle va notamment participer, avec les directions de la santé et des hôpitaux (DGS, Dhos) et la Société française de gériatrie et de gérontologie, à une campagne de sensibilisation au repérage et à l'évaluation de la douleur du sujet âgé en hôpital qui doit être lancée prochainement. Elle a également collaboré, avec la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, à la mise à jour des recommandations pour la prise en charge des douleurs du cancer (publication avant la fin de l'année).
* sfetd-douleur.org.
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