L ES techniques de la procréation médicalement assistée (PMA) n'entravent pas le destin des enfants dont les parents y ont eu recours : telle est la conclusion d'une étude européenne réalisée dans quatre pays européens (Italie, Espagne, Pays-Bas et Royaume-Uni) et coordonnée par le Centre de recherche City University Family and Child Psychology de Londres. Ces enfants, suivis jusqu'à la pré-adolescence, sont réputés bien équilibrés, sains sur le plan affectif, épanouis et entourés de parents stables et aimants.
En 1996, la première étape de l'étude avait eu pour objectif de comparer des enfants issus de fécondation in vitro, des enfants conçus par insémination avec donneur, des enfants adoptés et des enfants conçus naturellement. Leur évolution était suivie depuis l'âge de 4 ans jusqu'à celui de 8 sans, sur plus de 100 familles dans chacune des catégories. Les résultats obtenus indiquaient que « les craintes formulées au sujet du bien-être affectif des enfants nés à la suite d'une PMA étaient probablement infondées ».
Cette étude a été complétée par une étape de suivi durant laquelle 400 familles, parmi celles qui avaient participé à l'étape initiale, ont été recontactées lorsque les enfants étaient âgés entre 11 et 12 ans. Les parents ont dû remplir des questionnaires ciblés sur leur statut marital et leur état psychologique, sur la relation parents-enfants et sur le comportement social et affectif des enfants. Selon l'étude, plus de 90 % des parents étaient toujours mariés. « Les chercheurs n'ont trouvé aucune trace de problèmes affectifs ou maritaux parmi les parents ayant pratiqué une PMA », précise l'étude. « S'il fallait citer des différences entre les familles qui avaient eu recours à la PMA et les autres (...) , ces différences seraient en majorité positives. En effet, il a été constaté que les familles PMA fonctionnent plus harmonieusement. On peut toutefois signaler qu'un petit nombre de parents (...) s'impliquent peut-être trop avec leurs enfants. La relation des pères avec leurs enfants conçus par PMA semble surtout plus chaleureuse et moins autoritaire ». Par ailleurs, les équipes de chercheurs ont constaté que la plupart des enfants conçus par insémination avec donneur ignoraient que leur père n'était pas leur véritable géniteur, car moins d'un couple sur 10 avait informé leurs enfants de leurs origines génétiques. « Malgré cela, les enfants ne semblent pas affectés par l'existence de ce secret », indique la directrice du centre de Londres, le Pr Susan Golombok. « Mais il ne faut pas en déduire qu'il est préférable de ne pas mettre les enfants au courant », a-t-elle ajouté.
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