L'impact d'un forceps ou d'une césarienne

Les effets négatifs d'un accouchement difficile

Publié le 15/01/2004
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COMMENT le déroulement d'un premier accouchement peut-il influer sur la grossesse suivante, se sont demandé des médecins britanniques de Bristol (R. Bahl, B. Strachan et D. Murphy). Un certain nombre d'éléments étaient déjà connus ou suspectés, mais leur étude prospective de cohorte, menée sur un an entre 1999 et 2000, a permis de les préciser.
Dans deux maternités de Bristol, ces médecins ont enrôlé 393 femmes qui avaient donné naissance à un enfant unique, en présentation céphalique, mis au monde soit par manœuvres instrumentales en salle de travail, soit par césarienne. Trois ans après l'événement, les mamans ont reçu un questionnaire postal, retourné par 283 d'entre elles.

Ne souhaitent plus de grossesse.

A l'analyse des réponses, il apparaît que 140 d'entre elles (49 %) avaient eu un nouvel enfant, mais que 91 femmes (32 %) ne souhaitaient plus de grossesse. L'enquête montre que celles ayant eu un premier accouchement instrumental espéraient (47/54) et parvenaient effectivement (42/54) bien plus à un accouchement par voie vaginale que celles ayant subi une césarienne. De plus, parmi les 18 femmes ayant accouché une première fois par césarienne, 17 (94 %) ont pu mettre au monde leur enfant suivant par voie basse.
En ce qui concerne une nouvelle grossesse, elle est, comme on pouvait s'y attendre, redoutée en cas de difficultés au premier accouchement. Elles étaient 51 %, en cas de manœuvres instrumentales, et 42 %, après césarienne, à ne plus souhaiter d'enfant.
« Le mode d'accouchement en seconde phase du travail a des implications importantes sur celui de la grossesse suivante. L'utilisation de manœuvres instrumentales augmente les chances d'aboutir à une naissance par voie vaginale la fois suivante. Bien que, continuent les auteurs, la morbidité soit à prendre en compte avec les manœuvres instrumentales, nous devons continuer à offrir le choix lorsque des difficultés se présentent en seconde phase du travail. » Ils concluent sur l'urgence à prendre en compte les répercussions psychologiques des femmes dans ces situations.

« British Medical Journal », diffusion avancée en ligne sur bmj.com.

> Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7457