ARTS
PAR JEAN-JACQUES LEVEQUE
L E peintre Michel Tyszblat apparaît sur les cimaises parisiennes dans les années 1960 alors que le pop-art est parti en guerre contre l'abstraction tenue pour épuisée. Michel Tyszblat n'adhère pas à ce courant, et ne partage pas ses préjugés, il a compris que l'abstraction ouvre des portes à un style qu'il veut incisif, agile et un rien narquois et qu'il peut contenir les fragments d'une réalité qui implose. Il en résulte des compositions d'une facture nette, lisse, qui retrouvent l'univers aseptisé du merveilleux moderne.
Citadin, il fragmente le spectacle de la ville avec une originale dextérité. Ce regard figuratif s'amplifie avec des thèmes réinventés, des nervosités qui gonflent les images, et un esprit baroque qui devient la ligne de sa permanence.
Les « îles » sont des morceaux d'un vaste continent dont il est l'explorateur, et le cartographe, le chroniqueur. Il nous invite à un fabuleux voyage en une exposition rétrospective au Centre culturel Noroit (9, rue des Capucines, à Arras, jusqu'au 8 juillet).
C'est dans un esprit fantastique aussi que Michel Lablais compose des scènes d'une théâtralité appliquée. Le dessin en est d'une grande rigueur. Il y retrouve le goût presque maniaque du détail des planches anatomiques ou d'un naturaliste fantaisiste. Toute son uvre « s'inspire du sommeil et s'aventure dans des domaines silencieux avec souvent la présence nostalgique de l'enfant, du dormeur, de l'uf. » Il est au Château de Vascuil, (27910, jusqu'au 24 juin).
Les arbres de Moskovtchenko ne sont pas ceux d'une forêt ordinaire mais revisitée par l'imaginaire de celui qui conduit les forces obscures du sol, la magie de la lumière, la vitalité incontrôlable de l'ombre dans cette floraison magique, volontiers véhémente. Arbres comme des falaises, appuyés sur la nuit. Il les empoigne à pleine main de vie fervente. Espace Culturel Jean-de-Joigny (98300, jusqu'au 1 juillet).
Jacques Golly (mort en 1996) se dit peintre conteur. Il revendique le plaisir des mots que suggère une peinture aux délicieuses saveurs d'enfance. Il mêle volontiers le rêve à la réalité et introduit le fantastique dans l'espace du quotidien. C'est sans prétention, d'une réelle ingénuité et d'une grâce préservée de toute complaisance. Conseil général de la Vendée, (40, rue du Maréchal-Foch, à La Roche-sur-Yon, jusqu'au 8 juillet).
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