Selon le décompte réalisé début octobre par l'administration universitaire francophone et européenne en médecine et odontologie (AUFEMO), 47 065 étudiants se sont inscrits en première année de médecine. Ce résultat est en légère hausse par rapport à l'an dernier (45 608). La progression enregistrée cette année, 3,2 % en moyenne, est similaire à l'augmentation du numerus clausus (+ 4 %) annoncée pour l'année 2008 . La tendance est donc à un retour à la hausse après la régression de 2007-2008 et dépasse les inscriptions enregistrées deux ans auparavant (46 600). Pour le Pr Christian Thuillez, président de la Conférence des doyens de médecine, «l'appel d'air créé par l'augmentation du numerus clausus se stabilise». Il faut noter, contrairement aux années passées, que les effectifs de PCEM1 n'évoluent pas du tout de la même manière selon les facultés. Certaines UFR voient leurs effectifs fortement progresser, comme à Saint-Étienne (+ 21 %), Strasbourg (+ 21,1 %), Amiens (+ 12,2 %), Nantes (+ 12,3 %), Caen (+ 11,2 %), Poitiers (+ 10,2 %) ou Reims (+ 10,3 %). Les facultés parisiennes, dont le numerus clausus avait été abaissé en 2008, ont connu de faibles variations d'effectifs. Une dizaine de facultés enregistrent même une légère baisse du nombre d'inscrits. Celle-ci atteint des proportions plus importantes à Tours (– 6,5 %), Limoges (– 7,3 %) ou à Versailles (– 11,5 %). Pour la plupart d'entre elles, ces évolutions sont consécutives à la décision prise par leur doyen de dissuader les redoublants les plus mal classés de se réinscrire en PCEM1. Cette meilleure information des étudiants, réclamée par Valérie Pécresse dans une circulaire adressée aux doyens en août, pourrait être étendue à toutes les facultés. Anne-Laure Lepori, présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), note qu'il n'y a pas eu de raz-de-marée cette année. Elle redoute toutefois les incidences de la réforme du PCEM1 l'an prochain. «Ce sera une horreur avec la mise en place du L1Santé, commente-t-elle. Les étudiants en pharmacie sont très nombreux et cette réforme va entraîner un nouvel appel d'air et pourrait poser des problèmes d'accueil dans certaines facultés.» Les étudiants en pharmacie sont environ onze mille cette année.
La réforme de la L1 Santé, que le gouvernement souhaite mettre en place à la prochaine rentrée universitaire – Jacques Domergue a déposé une proposition de loi en ce sens – n'est pas du goût de tout le monde. Les étudiants en médecine (ANEMF), pharmacie (ANEPF), chirurgie-dentaire (UNECD) et sages-femmes (ANESF) redoutent la précipitation et que «les universités ne fassent rentrer le système actuel dans le nouveau avec un chausse-pied». Les quatre associations soulignent que seules quelques universités ont à ce jour créé des groupes de travail pour réfléchir à la mise en place pratique de la réforme : lieux d'enseignement, réorientation, répartition des enseignements au sein des futures équipes pédagogiques mixtes... «Beaucoup de propositions sont bancales», jugent les étudiants des quatre filières concernées par cette réforme.
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