L’obligation de prescrire en DCI au 1er janvier 2015 pourrait demeurer assez longtemps théorique pour nombre de médecins.
Y compris pour ceux qui utilisent des logiciels d’aide à la prescription (LAP).
Sur la cinquantaine de références disponibles sur le marché en médecine ambulatoire, 39 sont aujourd’hui certifiées par la HAS, selon un référentiel de 2009. Ce dernier obligeait déjà les éditeurs à intégrer dans leurs LAP la possibilité de prescrire en DCI.
En pratique, il s’agit souvent d’une option à cocher dans l’interface. Problème : selon les solutions informatiques utilisées, cette fonction n’est pas toujours automatisable. « Aujourd’hui, l’ergonomie de nombreux logiciels ne permet généralement pas au médecin de prescrire facilement en DCI. Il faut parfois le faire au coup par coup, avec une manipulation supplémentaire à effectuer à chaque ordonnance », témoigne le Dr Gilles Urbejtel, trésorier à MG France qui suit de près ce sujet.
Même lorsque la prescription automatique en DCI figure dans le logiciel, celle-ci ne semble pas être actionnée en routine chez une majorité de praticiens. Franck Frayer, PDG de CompuGroup Medical France, dont les logiciels offrent l’option d’automatisation de prescription en DCI, le reconnaît : « la proportion est assez partagée », entre les médecins qui utilisent ou non cette fonction. Pour Fabrice Mambrini, président de la Fédération des éditeurs d’informatique médicale et paramédicale ambulatoire (FEIMA) et vice-président de Cégédim logiciels médicaux (CLM), « actuellement, ce n’est pas vraiment un problème de logiciel mais une question de décision médicale qui appartient totalement au médecin ».
Nouveau référentiel
La publication du décret du 14 novembre sur l’obligation de certification des LAP laisse des questions en suspens pour les éditeurs. « Le gouvernement sent qu’il n’y a pas un engouement foudroyant sur le sujet et essaye d’imposer des choses. On se dirige donc vers des logiciels qui intègrent automatiquement les DCI dans les ordonnances », analyse Fabrice Mambrini. « Mais pour mettre cette fonctionnalité en œuvre, il faudra attendre les évolutions du référentiel de la HAS qui doit être publié dans le courant de l’année 2015 », prévient-il.
« On fera ce que souhaite le réglementaire, mais la période de transition peut être relativement longue », ajoute Franck Frayer. La DCI automatisée par défaut dans tous les LAP n’est pas encore pour demain.
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