Dans le respect de la réglementation sur l’hébergement des données de santé, les éditeurs présents sur le marché français proposent des offres déjà référencées. Cerner revendique même la place d’acteur historique sur ce segment naissant. « Nous sommes présents dans l’hébergement de données en environnement Millenium depuis 2007 dans le monde entier. En France, cette prestation d’externalisation de la gestion du dossier patient informatisé est proposée depuis 2008. Le positionnement de Cerner sur ce créneau l’a incité à solliciter l’obtention de l’agrément d’hébergeur de données dès la publication du décret en la matière. Du coup, nous avons été le premier éditeur à être certifié en France, en 2010 », souligne David Corcos, directeur général de Cerner France.
Un data center pour l’hébergement de données
Pour l’éditeur, être hébergeur de données de santé impose des obligations de sécurité, de confidentialité et de haute disponibilité. À cette fin, Cerner a déployé un data center managé par un personnel qualifié, disponible jour et nuit. « Cet outil garantit un taux de disponibilité supérieur à 99,9 % », assure le directeur général de Cerner France. Quid de la localisation des données ? « Toutes les données sont en France. Nos spécialistes techniques se chargent de la bonne exploitation des serveurs et applications », ajoute-t-il. En complément de cette offre, l’éditeur propose désormais une partie de sa plate-forme Millennium en mode Saas. À terme, l’objectif du groupe est de mettre sur le marché une version « cloudisée » de chacun de ses composants. Pour David Corcos, « le marché a muri ces dernières années, de plus en plus d’établissements sont demandeurs d’une offre en mode hébergée. Pour autant, il reste un gros travail d’information sur ces offres. Les personnels de l’hôpital et les patients bénéficient d’un dossier médical disponible en toutes circonstances, fortement sécurisé, qui contribue à une meilleure efficacité économique de l’établissement. En toute tranquillité ».
Le mode Saas en expansion
Sur ce terrain où les concurrents se marquent au plus près, « Softway Medical compte déjà dans son portefeuille une dizaine de milliers de lits managés en mode hébergés. L’hôpital de Dunkerque, la Mutualité du Languedoc et bien d’autres établissements nous ont déjà confié l’hébergement de leur dossier patient informatisé », déclare Jean Tixier, directeur du développement des ventes du secteur public. Si cette externalisation est neutre pour le patient, l’éditeur est à même de garantir la traçabilité des données et leur localisation en France. En complément de cette approche d’hébergement, Softway Medical propose ses outils en mode Saas depuis deux ans, face à une demande de plus en plus forte. « Les hôpitaux de taille modeste sont davantage séduits par ce modèle qui s’appuie sur une facturation à l’usage. D’autre part, l’absence de DSI accentue leurs besoins », estime Jean Tixier.
Selon ce dernier, la demande est désormais mature. En témoignent les 20 % du chiffre d’affaires du groupe réalisés sur ce segment et depuis un an, un nouveau lit géré sur deux par Softway Medical est en mode hébergé. Un développement qui confère de nouvelles responsabilités à l’éditeur. « En notre qualité d’interlocuteur unique, nous nous engageons sur nos prestations, de bout en bout, y compris sur celles de nos partenaires techniques opérant en matière de transport de données. En cas de défaillance, nous sommes redevables auprès de nos clients, sur la base du contrat de service établi », indique le directeur du développement des ventes du secteur public de l’éditeur.
L’AP-HM utilise le mode Saas
Fortement présent sur le terrain de la gestion administrative du patient, le Mipih1 a très naturellement mis en place une version Saas de son offre. Parmi ses clients ayant choisi cette approche figure l’AP-HM qui utilise ses solutions de facturation et de paie dans cette logique. Plus généralement, l’éditeur exhorte bon nombre de ses clients à basculer dans le nuage. Selon un expert, « ce modèle lui permet de faire l’économie de la télémaintenance pour le moins lourde pour ses équipes. L’hébergement amoindrirait cette volumétrie ». Une analyse que confirme l’AP-HM. Cette dernière s’interroge sur l’opportunité d’aller plus loin dans cette logique avec le fournisseur. Ce qui lui permettrait de se consacrer de moins en moins à la fonction exploitation.
Le mode hébergé du projet Picarsis du GCS Phare
Enfin, Medasys est également présent sur ce marché naissant depuis 2007, sur la partie hébergement et ASP. Si l’éditeur n’est pas hébergeur de données médicales, il œuvre en synergie avec des partenaires agréés, parmi lesquels Orange, le Mipih et bientôt GFI et Sigma. En somme, « pour nous, le Cloud constitue une solution semi-technique qui se décline en mode ASP ou Saas. Dans le premier cas, nous proposons l’hébergement des données de santé associé à la location de nos applications et une offre de services ; quant à la seconde option, elle prévoit une prestation globale et intégrée de gestion d’application. Le CHU de Montpellier est dans cette logique. Plus généralement, Medasys accompagne ses clients sur les aspects exploitation et administration des applications moyennant une facturation mensuelle », indique Frédéric Vaillant. Quant au projet Pircasis du GCS Phare2, il a également fait confiance à l’éditeur en adoptant sa solution comme SIH unique en mode hébergé pour ses membres qui l’implémentent, chacun à son rythme. Amiens a déjà couvert 80 % de sa surface fonctionnelle. Beauvais et Compiègne devraient avoir terminé dans un an, indique-t-on chez l’éditeur.
Ces différents exemples montrent comment les éditeurs se positionnent de plus en plus sur le terrain du Cloud. Pour autant ils conservent une forte présence sur le modèle traditionnel pour lequel la vente de licence reste, pour l’heure leur principal moteur d’expansion.
2. Picardie système d’information de santé du groupement de coopération sanitaire Plateforme hospitalière applicative régionale ERP (progiciel de gestion intégrée).
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