A la suite de l'affaire Perruche et de ses conséquences, le Syndicat national de l'Union des échographistes (SNUDE) lance une campagne de défense du diagnostic prénatal et de l'échographie obstétricale et appelle les futurs parents à se mobiliser avec eux.
En effet, ces professionnels de santé considèrent que le projet de loi santé, qui prévoit la création d'un fonds d'indemnisation en cas d'aléa thérapeutique (voir page 4), ne suffit pas à régler tous les problèmes qui découlent de l'arrêt de la Cour de cassation.
La possibilité qui demeure de faire peser sur le médecin, s'il y a faute médicale établie, la prise en charge financière d'un enfant handicapé les inquiète beaucoup. D'une part, parce que les assureurs, pour prévenir ce risque, vont, selon eux, augmenter les primes de responsabilité civile et les faire passer à environ 50 000 F ; d'autre part, parce que certains assureurs commencent déjà à refuser de couvrir ce risque.
« Dans ces conditions, il est évident qu'à terme l'échographie obstétricale disparaîtra. On en arrivera à ne plus rechercher les handicaps majeurs qui justifieraient l'arrêt de la grossesse », explique le secrétaire général du SNUDE, le Dr Philippe Drevon. Le risque majeur est, selon ce syndicat, que de nombreux praticiens cessent purement et simplement de pratiquer des échographies obstétricales et que toutes les futures mamans ne puissent plus avoir accès à cet examen.
Le SNUDE plaide donc en faveur de l'amendement déposé à l'Assemblée nationale par le Pr Jean-François Mattéi et au Sénat par le Pr Claude Huriet, et qui stipule que « nul ne peut porter plainte du seul fait de sa naissance ».
Une "une grève douce"
Afin de soutenir leur revendication, le syndicat préconise un mot d'ordre de « grève douce ». Elle consistera, à l'issue de l'examen échographique, à ne remettre aux futurs parents qu'un seul cliché et qu'un compte rendu minimal comprenant la biométrie et la conclusion du médecin, sauf en cas d'anomalie avérée, et de leur proposer de signer une pétition qu'ils adresseront à leur député.
Une affiche apposée en salle d'attente les alertera sur les menaces qui pèsent, selon eux, sur les échographies de grossesse. Enfin, les échographistes informeront leurs correspondants habituels de cette action et les inciteront à envoyer également le texte de pétition à leur député.
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