JAZZ/ROCK
Et s'il est un musicien qui a énormément participé à son évolution-révolution, c'est bien Pat Metheny.
Son tout premier album en 1975, « Bright Size Life » (avec Lyle Mays, Jaco Pastorius et Bob Moses), fut le déclenchement d'une nouvelle approche de la guitare qui allait influencer des générations d'apprentis sorciers de la six-cordes. Grâce à une technique impressionnante, qui n'a cessé de se développer tout au long de sa carrière, Pat Metheny, 47 ans, a créé son propre style - mélange de jazz classique, de rock, d'harmolodie et de folk - mis au service de guitares d'un nouveau type inventées par son esprit créatif. Dans son travail de recherches, il a souvent été en partenariat avec Lyle Mays (claviers), qui a toujours été un pilier des Pat Metheny Group, depuis près de trois décennies. Aujourd'hui encore, les deux compères hyperdoués se retrouvent pour un nouveau projet, « Speaking of Now » (Warner Bros./Warner Jazz). Accompagnés de Steve Rodby (basse), de la nouvelle coqueluche new-yorkaise, le Camerounais Richard Bona (chant/basse), du Vietnamien Cuong Vu (trompette) et du Mexicain Antonio Sanchez (percussions/batterie), Metheny et Mays ont renoué avec une musique climatique, faite de lyrisme et de finesse, alternant thèmes doux et soli musclés, belles envolées et phrasés délicats, touches électrique et acoustique. Vraiment superbe (1).
De la même génération que Pat Metheny, John Scofield, 50 ans, a suivi une autre voie.
Tombé dans la marmite de la fusion (ou du jazz-rock), il se retrouve aux côtés de Miles Davis, avec qui il restera trois ans (de 1982 à 1985). Trois années qui auront une influence sur le jeu incisif, fougueux, musclé et accrocheur du guitariste. Un style qui est toujours très présent comme le prouve son dernier album, « Überjam » (Verve/Universal). Accompagné de Avi Bortnick (guitare rythmique/sampling), Jesse Murphy (basse), Adam Deitch (batterie) et avec, comme invités, John Medeski (claviers) et Karl Denson (saxo/flûte), John Scofield retrouve les élans musicaux de sa jeunesse admirablement servis par les techniques sonores et instrumentales présentes. Un disque funky et groovy en diable.
John Abercrombie, 57 ans, fut un précurseur dans l'évolution de la guitare post-be-bop et préfusion. Elevé dans le monde musical de John Coltrane et de Jimi Hendrix, il fut, avec John McLaughlin, une des premières références en matière de guitare électrique au début des années soixante-dix.
Passionné par les expériences et les rencontres, il est surtout un adepte de l'improvisation, comme le prouve son dernier opus, « Cat'n'Mouse » (ECM/Universal), enregistré en compagnie de Mark Feldman (violon), Marc Johnson (contrebasse) et Joey Baron (batterie). Un quartette privilégiant les cordes et les soli énergiques, le tout au service de quelques mélodies et rythmes inattendus.
Le jazz électrique et les cordes figurent aussi au menu du dernier CD du guitariste français Gérard Marais, « Natural Reserve » (Label Hopi/Night&Day), avec, comme principal invité, Steve Swallow (basse). Egalement entouré de Vincent Courtois (violoncelle), Renaud Garcia-Fons (basse), Nicolas Krassik (violon) et Jacques Mahieux (batterie), Gérard Marais revisite un univers musical aux accents binaires et funky nullement démodés.
(1) Paris, Olympia : 7 et 8 juin. Festival Jazz à Vienne (Isère) : 3 juillet.
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