LA DOULEUR est un symptôme rapporté par de nombreuses femmes qui consultent leur gynécologue, mais peu d'études s'intéressent spécifiquement à ce sujet. Or nombreux sont les gestes ou les examens susceptibles de la provoquer. Parmi les explorations non invasives, il faut citer la mammographie. Une étude effectuée sur 1 250 patientes ayant passé cet examen a montré que 5 % des femmes disent souffrir d'une douleur sévère après la mammographie, 23 % d'une douleur modérée et 50 % d'une douleur de faible intensité. Bien que cet examen ne soit pas en lui-même vraiment douloureux, mais plutôt désagréable, il est jugé traumatisant dans la majorité des cas. C'est d'ailleurs la douleur qui est le motif invoqué par les femmes qui refusent la mammographie, dans le cadre du dépistage du cancer du sein. «Pour ce qui est de l'échographie et de l'IRM, elles sont toutes deux très bien tolérées. Les examens les plus traumatisants sont en fait ceux qui ont un caractère invasif, telle l'exploration des canaux galactophores. C'est l'injection du produit de contraste, à l'intérieur du canal, qui est douloureuse», explique le Dr Jean-Yves Seror (radiologue, centre Duroc, Paris).
Deuxième examen invasif douloureux, mais surtout angoissant : le prélèvement par mammotome. Il s'agit de prélever un échantillon de tissu afin de l'analyser. Il provoque une douleur chez 7 % des patientes. La douleur n'est pas due au prélèvement en lui-même, mais à l'anesthésie locale ; il est possible de l'anticiper par la prescription d'un anxiolytique.
L'aspirine est contre-indiquée, à cause du risque hémorragique encouru. Autres examens invasifs fréquemment pratiqués en gynécologie : les biopsies. Les microbiopsies échoguidées sont douloureuses puisque 83 % des patientes interrogées estiment que la douleur provoquée par l'aiguille est importante. Seulement 13 % d'entre elles signalent qu'elle est peu importante et 4 % disent ne pas souffrir du tout.
Disponibilité, empathie, information.
En gynécologie, la douleur est donc un motif dont se plaignent de nombreuses femmes. Mais elle est aussi souvent l'expression d'une peur de l'examen invasif. C'est grâce à la disponibilité de l'équipe médicale, à son empathie, et à la qualité de l'information que la patiente accepte la procédure invasive. «Il faut par ailleurs que le praticien diffère le geste douloureux s'il n'est pas capable de le faire dans le calme et au mieux de sa forme physique (toutes qualités demandées par exemple à un commandant de bord ou n'importe quel décideur dans tout domaine de responsabilités).
En outre, toute maladresse, toute hésitation du thérapeute sont anxiogènes. Il doit donc veiller à ses paroles, au ton de sa voix, à ses gestes», déclare le Dr David Elia (gynécologue, Paris). Respect de l'intimité de la patiente, évaluation du degré d'appréhension sont d'autres attitudes susceptibles, sinon de réduire la douleur, du moins de diminuer l'anxiété.
D'après un déjeuner-débat organisé par les Laboratoires Zambon.
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