Rencontres du progrès mèdical

Les DM, leviers d’une meilleure prise en charge du patient

Publié le 06/12/2014
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Les dispositifs médicaux (DM) profitent des innovations technologiques. Qu’apportent-ils aux professionnels de santé et aux patients ? Les réponses au terme de ces rencontres organisées par le Syndicat de l’industrie des technologies médicales (Snitem).

Organisées à l’Institut Pasteur, comme tout symbole, ces deuxièmes Rencontres ont été l’occasion pour les utilisateurs des DM, en l’occurrence les professionnels de santé, de croiser leurs regards sur ces outils qui contribuent à optimiser la prise en charge de patients. Auparavant, Stéphane Régnault, président du Snitem avait planté le décor : « La vocation des Rencontres du progrès médical est de valoriser cette incroyable innovation qui règne dans les dispositifs médicaux et contribuent, dans tous les domaines, à transformer progressivement la prise en charge du patient. »

Annie Chicoye, économiste de la santé, a élargi le débat sur le terrain économique : « La part des DM dans la consommation de soins et bien médicaux a progressé de 2011 à 2013, de 6,8 à 7,2 %. Il s’agit d’un marché de 10 milliards d’euros. »

Sur cette base, les deux tables rondes ont permis d’aborder les bénéfices des DM pour les patients et sur l’organisation des soins, sans oublier comment ils vont réinventer la santé de demain. Selon Fabrice Nouvel, président de l’Association française des ergothérapeutes en gériatrie, « les DM contribuent à limiter les troubles musculo-squelettiques et la pénibilité chez les professionnels de santé mais, surtout, ils ont des effets bénéfiques dans la prévention des escarres, des chutes, etc ». Brigitte Barrois, médecin chef du département qualité-gestion des risques (CH de Gonesse), va plus loin : « À l’avenir le pansement sera informatif avec un changement de couleur pour une optimisation du soin et de la qualité de vie du patient. L’infirmière ne se déplacera plus qu’au bon moment. »

Espérance de vie des dialysés en hausse

Dans la prise en charge du diabète, les DM ont un rôle grandissant, comme le montre Jean-Pierre Riveline (Société francophone du diabète), qui regrette, toutefois, « que certaines innovations ne soient pas encore disponibles : des capteurs de glucose en continu qui permettent un meilleur équilibre du diabète. »

Quid en néphrologie ? Sylvie Mercier, présidente de l’Association Renaloo, a rappelé le nombre « de 70 000 personnes traitées pour une insuffisance rénale. Avec un coût global de la prise en charge des patients de 4 milliards d’euros par an, dont 82 % pour la dialyse, la greffe de rein est le meilleur traitement. Mais la dialyse reste proposée en priorité en France. » À ce propos, Lucile Mercadal, néphrologue, a rappelé quelques innovations : l’ultrafiltration, l’hémodiafiltration, la dialyse péritonéale. « L’espérance de vie des dialysés augmente grâce à ces nouvelles solutions. »

Pression positive continue à domicile

Autre domaine qui bénéficie des DM, la pneumologie. Selon Le Pr Jean-François Muir, pneumologue, « pour les patients atteints d’apnée du sommeil, les générateurs de pression positive continue (PPC) sont arrivés. Environ 600 000 patients sont ventilés par PPC à domicile ».

Qu’en sera-t-il demain ? Selon Jacques Bringer, diabétologue, doyen de la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, « les DM vont modifier les pratiques et l’organisation, dans un contexte de cure d’amaigrissement des hôpitaux ». Et vont favoriser davantage l’ambulatoire. Pour faire avancer efficacement les DM, pour Florence Ghrenassia, directrice de l’Office du transfert de technologie et des partenariats industriels de l’AP-HP, « la conjonction entre pharmaciens, médecins, Ehpad, patients, hôpitaux, ingénieurs, électriciens et informaticiens est nécessaire ». En d’autres termes, « le contact entre fabricant et soignant est fondamental. La réglementation doit être spécifique. N’oublions pas l’enjeu : créer des outils pour aider les patients », a insisté Stéphane Régnault. Mais auparavant, selon Jésus Gonzalez-Bermejo, praticien hospitalier, responsable Handicap respiratoire, service pneumologie (Pitié-Salpêtrière), « les appareils respiratoires sont désormais capables de recueillir à distance toutes les informations utiles aux médecins. Cependant, il y a des progrès à réaliser pour simplifier l’utilisation de ces outils ». Le meilleur reste donc à venir.

* Deuxièmes Rencontres du Progrès médical organisées par le Snitem le 27 novembre 2014.

Emmanuel Mayega

Source : Décision Santé: 299