Aujourd’hui, qui dit révolution digitale en santé, dit aussi dispositifs médicaux. Grâce aux progrès de l’électronique et de l’informatique, les appareils d’imagerie médicale, les instruments et robots médico-chirurgicaux ou encore les capteurs de données de santé se miniaturisent et se perfectionnent. Ils modifient la logistique mise en place lors des interventions et des soins (vérification de la disponibilité, du bon fonctionnement et du réglage des appareils, installation des patients, etc.) ainsi que les gestes et les compétences des équipes. En clair, ils se rendent incontournables. « Nous ne pouvons plus imaginer une offre de soin sans une imagerie de pointe (appareils IRM ou scanners 3D voire 4D, NDLR.) ni sans un accès très rapide, pour l’ensemble des professionnels de santé concernés, aux images réalisées pour établir au plus vite un diagnostic », souligne le Pr Jacques Marescaux, président de l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad).
Virage ambulatoire
Surtout, les nouvelles générations de DM simplifient les procédures et les activités de soins, favorisent les chirurgies mini-invasives et raccourcissent les temps d’hospitalisation et de récupération des patients. En effet, aujourd’hui, des caméras de moins de 3 millimètres de diamètre permettent de localiser précisément des anomalies (tumeurs, calculs...) sans laisser de cicatrice. « Des logiciels sophistiqués permettent de reconstruire un clone digital 3D du malade afin de définir la stratégie thérapeutique qui sera la plus appropriée et la moins agressive », précise le Pr Marescaux.
Par ailleurs, la téléassistance, la télésurveillance, la téléconsultation et la télé-expertise sont rendues possibles par le développement de logiciels et d’objets connectés de type Smartphones et tablettes. « Les dispositifs médicaux apportent une part de réponse aux défis de l’accès aux soins pour tous, de la sécurité sanitaire, du virage ambulatoire au regard du vieillissement et des maladies chroniques », reconnaît le Conseil économique, social et environnemental (Cese)1. C’est notamment pour cette raison que les industriels du secteur du DM occupent de plus en plus une place de choix dans les discussions avec le Gouvernement pour l’élaboration des politiques sanitaires et industrielles, notamment au sein du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS)2. Par ailleurs, le rapport de forces avec les laboratoires pharmaceutiques se rééquilibre à grande vitesse ces dernières années.
Bio- et nanotechnologies
Et la révolution des DM est loin d’être terminée avec le développement des implants imprimés en 3D, des organes artificiels mêlant biologie et ingénierie (réduisant les besoins de greffons) ou encore des prothèses dotées de capteurs permettant aux patients de retrouver une sensibilité. Et grâce aux bio- et nanotechnologies, aux micropuces embarquées ou encore à l’intelligence artificielle, de nouveaux progrès médicaux devraient voir le jour. Selon le cabinet de conseil en stratégie McKinsey, le marché mondial des nanotechnologies pourrait peser 3 000 milliards de dollars en 2025…
2. Instance de concertation et d’échanges entre les pouvoirs publics et l’industrie des produits de santé.
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