L'alcool apparaît souvent comme un facteur déclenchant de violences conjugales et un accélérateur du processus de désocialisation-précarisation.
L'alcoolisme est mis en avant dans toutes les études sur les brutalités des hommes envers leur épouse, dans une proportion allant de « 30 à 90 % », rappelle le Pr Roger Henrion dans un entretien à la lettre mensuelle du CFES (Comité français d'éducation pour la santé) et de la CNAMTS (Caisse nationale d'assurance-maladie des travailleurs salariés)*. L'alcool ne contribue pas seulement à l'insécurité routière : 10 % des Françaises sont battues par leur compagnon.
Il y a d'autres conséquences à l'alcoolisme. La consommation de boissons alcoolisées « peut s'effectuer dans le cadre d'un scénario désocialisant, menant à la séparation (du couple), à la perte d'emploi puis de domicile », note François Facy, épidémiologiste dans « Précarisation, risque et santé » (Ed. INSERM). Une enquête portant sur la région parisienne, publiée en 1990, montre que l'alcoolique dépense en moyenne 2 900 F par mois, pour un salaire moyen, à l'époque, de 7 150 F.
Certes, dans l'ensemble, les Français boivent moins, avec 11 litres d'alcool pur par an et par tête en 2000, contre 19 litres en 1960. Et chez les plus de 45 ans, soulignent le CFES et la CNAMTS, il « existe bel et bien un effet protecteur de l'alcool contre les affections coronariennes, ou encore la maladie d'Alzheimer », à condition de boire un « unique verre quotidien ».
* « Actualités Alcool », septembre 2001.
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