D. S. Un an après la création de l’intersyndicale Convergence-HP, quel bilan tirez-vous de cette plate-forme syndicale ?
Pr S. B. Convergences-HP n’est pas une fusion, c’est une union. Chaque syndicat a gardé sa propre spécificité. Nous voulons former une association pour assurer en commun la défense et la promotion de l’exercice de praticien à l’hôpital. Pour ce faire, nous avons une convergence d’actions à mener, qui se déclinent localement, régionalement, mais aussi nationalement. Ces deux syndicats sont finalement très complémentaires.
D. S. En ce qui vous concerne, vous étiez dans quel syndicat ?
Pr S. B. Je suis au Snam-HP. J’étais vice-président de la collégiale nationale des PU-PH en anesthésie-réanimation. C’est un syndicat qui est affilié au Snam-HP. Les présidents du Snam-HP et de la CMH, respectivement Roland Rymer et François Aubart, souhaitaient voir apparaître des têtes nouvelles à Convergences-HP : c’est ainsi que j’ai été élu président de cette nouvelle structure et Jean Christophe Paquet, membre de la CMH, a été élu vice-président.
D. S. Quelles sont les thématiques que ces deux syndicats ont en commun ?
Pr S. B. C’est d’abord une volonté de construire, et d’être acteurs dans le paysage hospitalier en pleine mutation. Les deux syndicats sont complémentaires. Le Snam-HP compte nombre de chirurgiens, radiologues, anesthésistes, psychiatres universitaires. À la CMH, on dénombre, outre les chirurgiens, des pharmaciens, des biologistes, des psychiatres non universitaires et plusieurs spécialités médicales. Les deux syndicats n’acceptent pas la baisse d’influence de la CME, inscrite dans la loi HPST. Rappelons que dès 1975, la CME émettait un avis sur le budget, donc, tout naturellement, les médecins se sont impliqués dans le management et la prise en charge administrative de leur service. La loi HPST en informant simplement la CME de l’EPRD représente à cet égard une régression considérable, et nous nous battons en commun pour que l’article concernant la CME soit réécrit, afin qu’elle ne soit plus seulement informée, mais qu’elle puisse émettre un avis sur le vote du budget, sur les postes médicaux et sur les pôles. Nous espérons être prochainement entendus. Au-delà de cela, nous souhaitons promouvoir un hôpital moins administratif et moins conflictuel au profit des patients. Nous défendons aussi un hôpital disposant des moyens suffisants pour assumer ses missions.
D. S. Pour les prochaines élections à la commission statutaire et à la commission de discipline, allez-vous présenter une liste commune Convergences-HP ?
Pr S. B. C’est une liste commune Convergences-HP que nous allons présenter.
D. S. Donc la création de Convergences-HP s’est faite en vue des élections ?
Pr S. B. Non. Nous avions déjà, lors des précédentes élections, présenté des listes communes. C’est la première fois que les élections se feront par vote électronique, donc nous pouvons espérer une plus grande participation. Nous sommes dans un moment extrêmement particulier, eu égard au positionnement mouvant du médecin à l’hôpital : nous devons renforcer nos capacités d’action. La création de Convergences-HP s’inscrit dans cette idée-là. Outre le rôle renforcé de la CME, nous allons défendre la délégation de gestion en pôles. Le chef de pôle doit pouvoir arbitrer, recruter son personnel paramédical, etc. Par ailleurs, dans ces réformes qui se mettent en place, nous constatons que les directions fonctionnelles ont beaucoup de mal à se trouver leur nouvelle place. Dans un hôpital, elles doivent être un soutien au pôle, point final. Actuellement, nous sommes bien obligés de constater qu’elles n’assument pas souvent leur nouveau rôle. Sur le terrain, nous constatons que les directions générales lorsqu’elles veulent évoluer, sont freinées par leurs directions fonctionnelles, ce qui est un comble ! Ces dernières apparaissent vraiment comme des forces corporatistes, craignant pour leur pouvoir.
D. S. L’actualité récente a été marquée par l’affaire du Mediator®, et par les conflits d’intérêts. Quelle est la position de votre syndicat sur cette question épineuse ?
Pr S. B. La partie déclarative est extrêmement importante. Un expert pointu dans tel ou tel domaine a forcément un lien avec l’industrie. On peut et on doit plaider pour une simplification et une extension des déclarations d’intérêt. Mais les pharmaciens et les médecins n’aiment pas trop remplir de formulaires. On pourrait s’inspirer de ce qu’ont fait de grandes revues américaines, qui proposent des déclarations d’intérêts « normées », avec des questions à réponses fermées (et pas seulement d’items déclaratifs), ce qui a le grand intérêt de pouvoir constituer secondairement des bases de données pour ces déclarations d’intérêts. L’affaire du Mediator® nous fournit l’opportunité de clarifier les relations entre partenaires.
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