Les directeurs généraux de CHU ne veulent plus piloter des hôpitaux dont le statut s'apparente à celui des établissements publics administratifs. Stigmatisant la « rigidité », les « coûts », l' « hyperréglementation »... qui caractérisent aujourd'hui le fonctionnement des CHU, ils revendiquent « une plus grande souplesse dans la gestion financière, économique et des ressources ». Autant dire davantage d'autonomie.
C'est à Montpellier, où ils sont réunis en Assises nationales par leur conférence, que les directeurs de CHU font aujourd'hui cette proposition au ministère de la Santé. Une demande qui s'intègre dans un plan plus large visant à assurer l'avenir des hôpitaux régionaux et universitaires. « Il nous semble indispensable, écrivent les directeurs, de donner de la souplesse à nos établissements qui, dans un contexte concurrentiel, doivent assurer une réponse à une clientèle de plus en plus exigeante et aux besoins divers avec des outils d'administration publique dont on connaît la rigidité et le coût. »
Revoir le financement
Les délais de construction d'un hôpital, « exorbitants » comparés à ce qui a cours dans le secteur privé, sont cités en exemple par la conférence.
Plus autonomes, les responsables des CHU pourront élaborer des démarches stratégiques adaptées à leur situation. Mais cela ne suffira pas, préviennent-ils, si les modalités de financement du secteur hospitalier ne sont pas rapidement revues. Jugeant que « le financement mécanique actuel incite peu à développer des outils de management et de gestion performants », les directeurs appellent de leurs voeux l'instauration de la tarification à la pathologie, c'est-à-dire centrée sur l'activité et non plus sur les structures. Un système qu'ils veulent « opposable » aussi bien aux hôpitaux publics qu'aux cliniques privées, et assorti d'un forfait finançant les activités d'intérêt général (permanence des soins, enseignement et recherche, urgences et réseaux).
La question de la gestion n'est pas la seule que se posent les directeurs de CHU. La recherche (« le Quotidien » du 5 octobre), l'équilibre entre les activités de proximité et de recours, la formation et la démographie médicale figurent également parmi leurs préoccupations. En matière de recherche, les responsables hospitalo-universitaires veulent développer davantage les coopérations transversales (INSERM, CNRS, facultés, universités, instituts du monde industriel...). Ils demandent également la création d'une « agence de financement de la recherche en santé ». En ce qui concerne la démographie médicale, ils suggèrent en particulier d'inventer des « passerelles » qui permettraient aux praticiens de changer plus facilement qu'aujourd'hui de spécialité en cours de carrière.
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